Dès la première scène, on tient à nous faire rentrer dans un film décalé avec une séquence esprit cartoon au premier degré. Le style du dessin-animé est lisse, banal et franchement sans intérêt. La voix de Margot Robbie ne transmet RIEN. Le récit est plat. Factuel. Illustré proprement.
Le ton est donné : la narration sera dé-sa-streuse.
Au niveau vocal donc, mais aussi structurel : on a déjà du mal à accrocher avec ce qui se passe au présent, mais on ne cesse de repartir dans le passé, sans aucune dynamique, et en multipliant les redondances dès que c'est possible.
J'entends que l'idée derrière ce schéma narratif infect est de nous immerger dans la psyché disloquée d'une Harley intoxiquée par le Joker (cela ne peut que difficilement échapper au spectateur puisque pas un procédé des plus subtils), mais c'est juste mal maîtrisé.
Le seul moment que j'ai bien aimé est celui où Harley passe de la narration (dans sa tête) au dialogue (avec un autre personnage) sans même s'en rendre compte. Mais ça n'arrive qu'une seule fois en 1h49. Et ce sera à peu près la seule démonstration de subtilité de tout le métrage.