Tabernacle !
(Peut contenir quelques spoils)
Black Swan est le film consécration d'Aronofsky et de Portman, c'est indéniable.
1h43 de cinéma intense, c'est une véritable claque prise en pleine (pardonnez mon langage) gueule.
Commençons par la réalisation, rarement un film aura vu autant de détails fourmiller, des effets spéciaux aussi subtiles qu'efficaces et une caméra aussi prenante, à la fois très intimiste et très large, donnant une vue rapprochée du personnage principal et une vision globale de son environnement.
Darren Aronofsky donne ici une leçon de cinéma, un grain donnant un véritable cachet, une gestion des lumières à en donner le tournis à David Lynch et des plans-séquences dans les salles d'entrainement avec les jeux de miroirs tout bonnement hallucinants, on en prend plein les yeux, du vrai cinéma.
La BO est en parfaite harmonie avec le film, étrange, oppressante, orchestrale et épique. Elle s'en sort avec les honneurs et s'en tire bien face à son concurrent actuel qu'est King's Speech, Clint Mansell montre ici son indéniable talent et sa réussite dans l'interprétation d'une œuvre mythique, celle du lac des cygnes.
Le scénario est brillant, jouant avec plaisir sur nos sens, mêlant la dualité d'un personnage et la façonnement de l'environnement de ce même personnage en fonction de sa personnalité. Ici chaque personnage est une représentation et chaque détail à son importance, chaque scène apporte quelque chose de cohérent à un édifice scénaristique de qualité. Véritable script précis et subtil, l'écriture est telle qu'aucun ennui n'est présent, alternant entre stress, oppression, beauté, délicatesse et violence, c'est un véritable ballet d'émotions qui est mis en place avec brio.
Terminons avec le jeu d'acteur, difficile de passer à côté, rarement une préparation aussi intense n'aura parue si expressive à l'écran, Portman se voit donnée ici le rôle de sa vie, interprétant avec justesse l'évolution d'une fille renfermée et d'une fragilité déconcertante pour amener à la femme assurée et puissante. Une performance qui perce l'écran et qui donne l'oscar avant même la cérémonie.
Mila Kunis passe aussi d'un registre discutable (That 70 Show) à celui d'une femme dominante, agressive et sexuelle, véritable femme fatale (La scène de la chambre avec Natalie Portman est tout simplement parfaite), elle se fait une place non négligeable.
Monsieur Cassel est à son habitude parfait, mettant tout son caractère dans le rôle du maître aussi pervers que talentueux, aussi génial que pointilleux, la justesse est encore ici le maître mot de cette performance, pouvant un peu rappeler la froideur de son rôle dans le médiocre Notre jour viendra, il est ici encore aussi froid que fort.
Petite mention pour la mère psycho-possessive méditant sur l'échec de sa vie et vivant pour le succès de sa fille qui joue parfaitement le rôle de mère trop présente et étouffante.
Pour résumer, Black Swan est le film de l'année, la performance d'actrice de l'année, la réalisation de l'année et pourquoi pas le script de l'année !
Black Swan ce n'est pas un film, c'est du cinéma, du vrai.
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