Difficile de voir Blue Jasmine comme un retour en grâce, tant le film est gris, triste, malade. Difficile donc de l'aimer, parce qu'en l'aimant, on accepterait d'enterrer un peu Allen, ou plutôt de le laisser sur un banc, comme Cate Blanchett à la fin.
Contrairement à ce qu'on a pu écrire ici ou ailleurs, Blue Jasmine ne s'oppose pas à Midnight in Paris: Allen ne passe d'une petite comédie touristique à un grand drame, il continue de creuser son refuge et ce refuge se trouve dans le passé. Car il est clair que Jasmine, ce personnage de femme bavarde et dépressive qu'incarne Cate Blanchett désigne Allen lui-même.
Woody Allen est donc dans un triste état et Blue Jasmine n'est pas un film qu'on doit accueillir avec enthousiasme. Le refuge dérisoire de Jasmine, à la fin du film, est un banc. C'est aussi sur un banc que Woody tombait amoureux de Diane Keaton dans Manhattan. Mais c'était il y a longtemps. Aujourd'hui, le banc est vide et Woody parle tout seul.
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