Et oui, dans mon article sur Les visiteurs, j'avais cité Lynch et cela avait fait rire quelques personnes (j'espère que vous aviez compris que c'était ironique...) mais il fallait y voir une sorte de signe puisque j'ai enfin décidé de m'attaquer à ce que certains considèrent comme un Dieu, d'autres comme un maître et quelques personnes comme un simple cinéaste de plus... Je ne pense pas avoir démarré avec le plus compliqué et le plus tortueux en ce qui concerne le scénario, même si on sent réellement que l'oeuvre est pleinement maîtrisée et qu'on y décèle des indices un peu partout avec Lynch.
Tout d'abord, j'aimerais mettre en valeur le fait que l'on retrouve apparemment chez ce réalisateur des scènes qu'il aime bien réutiliser dans ses films. En effet, on peut apercevoir une scène dans Blue Velvet la route et les bandes qui défilent et qui petit à petit ne forment plus qu'une ligne. Et bien en zappant sur Lost Highway, j'ai découvert la même scène. Lynch utilise donc beaucoup de symboles. Il ne faut pas non plus être devin pour deviner que la couleur de la chambre de la chanteuse désigne quelque chose. Le pourpre étant un mélange de rouge et de noir, symbole de sexe et de mort (je remercie Bastien pour les petits précisions, au passage). Enfin bref, j'avoue avoir eu pas mal d'appréhensions à découvrir ce réalisateur assez compliqué, il faut bien le dire.
L'histoire est réussie puisqu'on parvient à rentrer dans la peau du personnage. En effet, l'histoire peut se passer dans n'importe quelle ville du monde et le héros est une personne assez anodine. Un homme comme vous et moi. Celui-ci décide de mener sa propre enquête pour, d'une part, pimenter une vie qui semble banale et, d'autre part, oublier les déboires de santé que vient de connaître son père. Il sera aidé dans sa quête par une jeune fille. Le héros va se retrouver dans une situation à trois dont il aura droit à un petit retour de flamme. Avec la chanteuse, on sent bien qu'il a pitié d'elle et s'installe petit à petit une relation fusionnelle entre les deux êtres. Avec la jeune fille, c'est l'amour entre les deux protagonistes qui s'installe. Difficile en tout cas de lier les deux. Sans oublier que la première a pas mal d'ennuis et de mauvaises relations qui vont donner du fil à retordre à Jeffrey Beaumont.
Ensuite, la réalisation, c'est quand même du haut niveau. Tout est maîtrisé de A à Z. De quoi faire pâlir d'envie pas mal de personnes travaillant dans le monde du cinéma.
On arrive ensuite aux acteurs, aboslument incroyable (particulièrement Dennis Hopper que j'ai adoré dans son rôle). Des acteurs connus mais dont on sait très bien qu'ils jouent très rarement dans des blockbusters (excepté peut-être Laura Dern, aperçue dans Jurassic Park, par exemple). Tous remplis de talent.
Enfin, je tiens à souligner que la musique est magnifique et est signée Angelo Badalamenti, qui collaborrera sur la plupart des films par après de David Lynch.
Pour un premier Lynch, ça commence bien. Un véritable bijou signé par ce qui semble probablement être un génie du cinéma. Chef-d'oeuvre sans aucuns doutes... Vivement la suite !
batman1985
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le 6 mai 2011

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batman1985

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