le 28 nov. 2025
Kind of blindness
La frénésie créatrice qui voit collaborer Emma Stone et Yórgos Lánthimos a généré trois films en trois ans : un délire fantastique, une satire à sketches et ce Bugonia, probablement son film le plus...
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Probablement le film le moins yorgoslanthimos-esque qui soit.
Sur le papier, le pitch est très voire trop simple : une PDG implacable et austère se fait kidnapper par deux marginaux convaincus qu'il s'agit d'un alien. C'est original, on aime.
Mais à part cette fantaisie, la construction est plutôt prévisible, l'histoire fait son petit bout de chemin en prenant même son temps à plusieurs reprises et l'intrigue se déroule sans gros à-coups majeurs, à peu de choses près.
S'il n'y avait pas cette écriture originale, un peu drôle et frénétique, sans cette réalisation peut-être trop proprette et ces acteurs qui jouent bien mais sans faire de folies pour autant, le film aurait pu être un non-événement voire un petit navet de série B. Ouais, je le dis.
Jesse Plemons et Emma Stone doivent rester en retenue, intérioriser leur jeu constamment au lieu de lâcher les chevaux. Ça donne l'impression qu'ils ne sont pas utilisés à leur plein potentiel alors qu'on sait de quoi ils sont capables, que ce soit dans la folie, la noirceur, l'humour ou la fragilité.
Là, on attend que des choses se passent, et quand il se passe des choses, on reste quelque peu sur notre faim parce qu'on aimerait que ça aille plus loin. Beaucoup, beaucoup plus loin.
Seule l'esthétique rappelle le travail de Yórgos Lánthimos, mais Bugonia aurait parfaitement pu être un Dupieux de fin d'année.
Certes, les deux réalisateurs n'ont pas la même façon de croquer l'humour, mais il y a bien de ça.
Je dois dire que le film n'est pas si surprenant. Ca saute très vite aux yeux.
La promesse du début se transforme vite en prétexte qui ne nous tient pas vraiment en haleine alors que normalement, si on vous pitche "Emma Stone sera séquestrée dans un sous-sol par deux complotistes obsessionnels persuadés qu'elle est une extraterrestre ET une menace pour l'avenir de l'humanité", ça a quelque chose de catchy, vous trouvez pas ?
Malgré tout ça, je regardais le film progresser en maintenant de la distance, sans trop me soucier du destin des personnages.
Pendant près de 2 heures, j'étais concentré mais pas du tout impliqué.
Ne vous inquiétez pas, il y a quand même des petites surprises, de la tension ici et là, des moments (un poil) choquants et d'autres qui vous feront (sou)rire nerveusement (ou pas). Mais est-ce qu'on n'en sort pas déçu, en définitive ?
Dans la salle, j'ai entendu des rires francs éparpillés, irréguliers, des petits cris d'empathie, un "casse les couilles !" [adressé au réalisateur] lors d'un événement-clé du dernier tiers et un "comment c'est possible d'être aussi bon et de faire des films aussi claqués ?" pendant le générique de fin.
Il y avait de quoi faire un film très fou et complètement imprévisible, mais l'angle abordé du "réalisme", que ce soit dans les situations ou les attitudes des personnages, est ce qui nuit au film et le restreint, selon moi.
Je n'ai pas passé un mauvais moment car l'écriture est vive (peut-être trop fournie et technique par endroits) et les ingrédients sont là pour donner un bon divertissement, mais je ne pourrais pas dire que je recommande ce film presque terre à terre pour autant.
A vous de prendre le risque ou de battre en retraite.
[Mention spéciale tout de même pour cette affiche sublime, esthétique à souhait et intrigante.]
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Créée
le 28 nov. 2025
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