Burning Casablanca (Zanka Contact) par constancepillerault

Voilà un film qui change un peu des films venus du Maghreb qui arrivent d'habitude sur nos écrans. Ici, pas de naturalisme (même si le film demeure dans une veine assez réaliste), peu de constat social (on notera quand même, en sous-texte, un regard sur la violence masculine, notamment à l'égard des femmes), et un style qui le rapproche des polars anglo-saxons récents mêlant humour (un peu) et violence (beaucoup), et décrivant, comme ici, la rencontre et le parcours de personnages plus ou moins paumés ou has been , dont l'issue peut être tragique (ou pas)., d'autant plus que le film démarre sur une scène se déroulant dans un pub anglais.....
Le film démarre sur les chapeaux de roue (hard rock, répliques qui fusent, rythme enlevé), il se calmera un peu (pas trop...) par la suite. Il s'attarde peut-être un peu trop sur des scènes oniriques qui si elles sont intéressantes, cassent un peu la dynamique du film.
Le règlement de comptes en plein désert , vers la fin du film, a des allures un peu westerniennes .
Mais la grande force du film, c'est son utilisation de la musique. Essentiellement du rock, tendance hard /metal, et un peu de chanson arabe. La dernière chanson du film réunit les deux tendances : chanson arabe, sur un accompagnement de guitare électrique prenant parfois des tonalités orientalisantes.
J'ajoute que la plupart des scènes musicales ont été captées en son direct, ce qui est un plus non négligeable (les deux interprètes principaux sont aussi musiciens).On a même une scène lors du concert d'un groupe allemand de metal , Kadavar, qui joue son propre rôle. J'ajoute que les musiques entendues sont épatantes, et que l'actrice a une fort belle voix chantée.
Interprétation excellente.
NB Résumé approximatif. Les deux héros ne fuient pas seulement leur passé, mais deux personnes bien précises , qui ont leurs raisons de leur en vouloir...