A trop vouloir filmer la médiocrité, on finit par lui ressembler

Revoir des films que l'on a adorés ado peut faire mal, très mal.

Le traitement du personnage de Sharon Stone est vraiment catastrophique. Je sais que Scorsese est souvent critiqué pour reléguer ses personnages féminins au second plan, mais là on atteint vraiment un autre niveau.

Faire de ton seul personnage féminin une prostituée qui vole de l'argent, passe son temps à boire, se droguer avant de kidnapper et ligoter sa fille, t'as foutu quoi Marty là ? Pourquoi nous présenter une femme indépendante et libre au début de ton histoire pour ensuite nous la montrer comme hystérique, droguée, dominée par un mac ? J'y crois absolument pas à ton personnage...Mais là où j'ai lâché l'affaire c'est quand je l'ai vu faire son triangle/rivalité sexuelle avec Joe Pesci et De Niro, je me suis ratatiné dans mon siège tellement j'ai trouvé ça daté et gênant de malaise.

Autre point qui m'a déçu: le film n'est rien d'autre qu'une bande annonce de 3h avec une voix off intrusive et une bande son en permanence qui sert de cache-misère pour qu'on oublie que ce qui est devant nos yeux est absolument catastrophique. Oui c'est rythmé, oui le montage est globalement percutant. Mais tout ça fait clinquant et superficiel. Le film prétend se moquer des casinos en adoptant une esthétique bling bling, mais il n'arrive jamais à dépasser le stade de la frime façon Guy Ritchie qui prend de la coke.

Le point de non retour, c'est quand la musique a sorti le thème du Mépris de Godard. Même dans mes pires cauchemars je n'osais imaginer un tel naufrage de mauvais goût et d'auto-suffisance. On est où là ?

J'ai peur de revoir d'autres films de Scorsese que j'aime....