Résumé
L'archétype du film de gangster sexiste et creux mais adoubé car réalisé par un homme reconnu.
Détails
Si qualités dans la réalisation il y a certainement, de nombreux défauts plombent ce Casino. En se réfugiant dans une énième fascination pour la violence et l'argent, Martin Scorsese aurait pu fouiller davantage les implications de tels mécanismes, ou au moins proposer une intrigue haletante et philosophiquement intéressante.
Au lieu de cela, j'ai ressenti beaucoup d'ennui face à cette histoire assez banale, romantisant la violence et ridiculisant la figure féminine dans un propos quasi biblique sur la nocivité des femmes. Ou du moins de la femme en question, Ginger. Il faut être sacrément culotté pour venir affirmer que ce film n'empeste pas la misogynie tant les scènes la montrant vénale, hystérique et nocive structureront le métrage. Tandis qu' "Ace" sera souvent d'un flegme à toutes épreuves. Jouant d'ailleurs sur ce contraste face aux attitudes de sa femme et de son ami d'enfance.
Ainsi, les démonstrations comportementales seront mises au service d'un récit romantisant un "Ace" calme face à ses deux acolytes qui nuiront à sa potentielle réussite. Aucun propos sur les classes sociales ou presque, aucune tentative de dépasser cette sorte de fatalité, et une faiblesse narrative qui semble être excusé par cette mise en scène scorsesienne proche de faire l'unanimité.
Casino sera défendu par les éternels apôtres des films de ce genre, au prétexte d'une morale froide, subtile, cynique, et de ces qualités esthétiques. Mais il est bien difficile d'y voir plus qu'un cliché du film de gangster fait par un homme pour les hommes, à une époque où la recette semblait si efficace.
4/10.