On ferme boutique.

Célébré par Jean-Luc Godard lors du Festival de Cannes en 2001, Ce vieux rêve qui bouge est un moyen-métrage d'Alain Guiraudie, racontant la dernière semaine avant la fermeture d'une usine, et qui est du point de vue d'un technicien qui démonte la dernière machine. Pendant ce temps, les derniers ouvriers restants se baladent, parlent de leur vie à l'usine, du temps qui passe...

C'est le film qui a révélé Alain Guiraudie auprès du public, après plusieurs courts-métrages, et déjà, son cinéma est là ; des cadres fixes, l'homosexualité en toile de fond (avec une préférence pour un monsieur ventru, comme dans Le roi de l'évasion ou L'inconnu du lac), et l'amour de filmer des petites gens.
Ça dit beaucoup de choses sur le temps qu'on passe dans un travail, les regrets, l'après, dans un cadre certes austère, mais qui est agréable à voir le temps de la projection.

La référence à Godard, notamment avec Tout va bien, n'est peut-être pas fortuite dans le sens où c'est un film qui parlait aussi de la vie dans une usine, ce qui a peut-être plu au réalisateur franco-suisse.
En l'état, Ce vieux rêve qui bouge pose déjà l'univers d'Alain Guiraudie ; bien entendu, il fera bien mieux dans la suite de sa carrière.