1963? On aurait pu loisiblement dire 1953, tant ce film est viellot, presque au mitan
des années 60. Les décors font penser à ces reportages photos couleurs sur papier glacé de la revue « Réalités ». Tellement chic et de bon goût! D’ailleurs le jeu des acteurs est au diapason : plein de distinction et de bonhomie. On n’y croit pas une seconde, mais c’est plaisant à voir. Audrey Hepburn n’y croit pas trop non plus. Que dire de son jeu? Elle fait le job pour contribuer à ce qu’on passe un moment agréable, sans se passionner pour cette intrigue plus ou moins d’espionnage, mais surtout de butin volé durant la guerre que les protagonistes cherchent à récupérer. Pas mal de minauderies pour faire passer la pilule, du genre « Funny face », mais ça fait réchauffé.
Cary Grant semble y croire encore moins. Déjà qu’au naturel il manifeste un détachement certain sur l’intrigue, même dans les situations les plus périlleuses des films d’Hitchcock, alors là il est en promenade de santé. L’ensemble est donc assez pépère, mais avec classe et humour, et de belles toilettes pour Audrey, toujours plus agréable à regarder que des poissonnières qu’on nous inflige désormais dans les films actuels.
Rien que pour la qualité des décors et un Paris d’avant la clochardisation ça vaut le coup de passer deux heures devant la télé.