Chasseur blanc, cœur noir est adapté d'un roman que je ne connaissais pas. Un réalisateur plutôt exigent qui doit tourner en Afrique se met en tête de buter un éléphant, la raison de ce caprice est très floue, et c'est à peu près tout ce qu'on peut dire en tant que synopsis.
Le problème c'est que le film ne va pas beaucoup plus loin que ça. La fin est à peu près satisfaisante, et encore. Eastwood ne parvient pas à rendre son personnage suffisamment taré pour qu'on ressente à quel point cette envie de "commettre un péché" l'obsède, ni à le rendre suffisamment sympa pour nous donner envie qu'il y parvienne. Là ça aurait été à la fois vicieux et réussi : réussir à mettre dans le crâne du spectateur que ce serait cool qu'il bute un éléphant, au premier degré, alors que c'est juste affreux. Je n'ai pas senti d'évolution dans cette envie de buter un animal, le personnage est toujours déterminé à le faire, quand bien même il pourrait être refroidi ou ramené à la raison de nombreuses fois dans le film. Il est buté, et autant certains personnages têtus peuvent être amusants au cinéma (ils se prennent parfois une bonne leçon en pleine face en retour), autant là je n'en ai tiré aucun plaisir.
Du côté de la réalisation j'ai trouvé ça à la fois académique et maladroit, les quelques plans en vue subjective ne sont pas très bien filmés alors qu'avec un meilleur montage, ils auraient pu fonctionner. Je ne parviens pas à en avoir quelque chose à faire de cette histoire, cette lubie de vieux riche en manque de sensations fortes. J'en viens à me demander si le roman à l'origine de ce film n'était pas infiniment meilleur, ce qui expliquerait une volonté de l'adapter, tant ce qu'il en reste à l'écran est fade.