Plutôt qu'un simple film à sketchs sur fond post-romantique, je souhaite considérer Contes du hasard et autres fantaisies comme un essai cinématographique. Ce qui me semble intéressant dans ce film se trouve dans les petits détails de mise en scène. Les scénarios des trois sketchs proposent une assez grande légèreté permettant à Ryusuke Hamaguchi une réinvention des multiples langages qui peuplent ce film.
Il y a quelques éléments qui ont retenu mon attention dans ce film très bavard. Le dialogue y tient une place primordiale, nous incitant a rester en éveil face au déroulement des histoires. Mais c'est aussi par la disposition de l'image que le jeu se produit. Les deux premiers sketchs sont situés principalement dans des endroits clos pour qu'enfin le dernier ouvrent l'espace.
Cette ouverture se fait à la fois par le scénario, mais aussi dans une évolution du rapport à l'image. C'est par une histoire formellement plus simple comparée aux autres sketchs, que la construction de l'image devient quasi-obsessionnelle, dans un face-à-face venant troubler les perceptions. La réalisation relie ces trois sketchs par ce qui est y dit, mais aussi dans une évolution esthétique.
Avec Contes du hasard et autres fantaisies, Ryusuke Hamaguchi propose un jeu de marivaudage et de faux-semblants, mais aussi un jeu cinématographique, où ce qui compte se trouve à l'intérieur du film lui-même. Le/la spectateur·ice· sera seul·e pour y rajouter une morale.