Une histoire d'amour qui laisse un gout pâteux dans la bouche, un peu comme une gueule de bois.
L'idée de départ promettait d'être sympathique : l'évocation d'une romance sans flonflons ni violons vue par deux adultes abîmés par la vie. Mais dans les faits, c'est autre chose... Ca déborde quand même de clichés... la jeunesse évoquée par quelques images ne propose que des images de sexe et de cavalcades entre amoureux : rien sur la routine progressive, pas de bonheur quotidien non plus. J'ai trouvé la détresse des personnages face à leur vieillissement bien superficielle aussi : okay, ils ont peur de se retrouver seuls et laids, mais ces angoisses sont suggérées de manière tellement banale que ça ne soulève guère l'intéret...
J'ai également bloqué sur la forme. Malgré ses 1 heure 25 de longueur, j'ai trouvé ce film interminable. On s'apesantit sur ce qui n'en vaut peut être pas la peine, tout est lent et désincarné. L'histoire commune des personnages n'est pas non plus très intéressante car ils suscitent peu d'empathie. Je me suis pas mal fichue de connaître la raison de leur séparation et les raisons qui les poussent actuellement l'un vers l'autre. D'autant plus que le personnage masculin m'a proprement insupportée... son insistance puérile et ses petites menaces ridicules en font un être creux et irresponsable.
Enfin, ce qui m'a certainement achevée, c'est la division de l'écran en deux. Qu'est ce que ça apporte au propos? Les deux points de vue n'auraient il pas pu être exposés sans ce dispositif à vous tuer un migraineux? Mes yeux ont donc très vite désiré la fin de ce film... et mes oreilles aussi en fait, car la petite voix monocorde de Carla Bruni achève parfaitement cet ensemble triste. Les scènes "d'amour" m'ont plutôt répugnée en raison de leur lenteur et de leur manque de sincérité : je me serais crue chez le boucher ou le médecin. Je garde donc de Conversation avec une femme une impression très désagréable.