Et toi tu supportes qui pour la coupe de France ? Trincamp ? Non : mon mari, et c'est déjà ça !

Et toi tu supportes qui pour la coupe de France ? Trincamp ? Non : mon mari, et c'est déjà ça car... !

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On ne regarde pas un film comme celui-là : on le vit !

Je n'ai jamais été un aficionado de Dewaere, mort d'un suicide à 35 ans, et pourtant ici, je le trouve génial...

Peut-être l'effet Veber-Annaud, peut-être l'effet foot et le sentiment d'appartenir à une bande de copains ?

Pourtant le réalisateur Jean-Jacques Annaud (1983/----) avait dû croiser le fer pour l'imposer à la prod' Gaumont, qui elle n'en voulait pas et préférait Depardieu...

En effet, elle le jugeait peu fiable car il n'avait pas honoré un engagement, il était ennemi des "promos", trop vulnérable à cause de ses addictions... L'histoire ne dit pas si l'acteur a causé des soucis au créateur de "l'Ours" mais la composition qu'il fait ici est pour moi avec toujours ce visage semblant si flegmatique, et cette espèce de détachement qu'il semble affecter avec ce même regard inquisiteur...

Deneuve en disait même que c'est un des rares comédiens qui l'ait fait pleurer...

Voici donc un garçon qui doit son métier au fait qu'il appartient au club de foot de Trincamp : en fait c'est Annaud qui avait rebaptisé Guingamp car l'idée de ce film lui est venue alors qu'il assistait à un match de cette équipe...

Mais voilà, il bouscule l'idole du club et s'en fait virer, perdant aussi du même coup son travail... Bougon, rebelle à toute autorité, il ne suscite plus la sympathie de personne.

Une femme ayant été violée croit le reconnaître, et c'est la descente aux enfers pour François Perrin...

Un nom que Francis Weber, imposé par la Gaumont pour modifier le scénario original,, affectionne particulièrement : il cultive pour axiome le fait qu'un con est un personnage le plus comique qui soit et insuffisamment exploité au cinéma...

Mais ici, le rôle n'est pas que comique comme avec "l'emmerdeur", mais aussi une étude de caractères, une satire du monde social...

Avec un pauvre type qui ne sait trop quel sens donner à sa vie,t qui va jouer le rôle de l'âne dans les animaux malades de la peste...

Sauf qu'ici, condamné injustement à de la prison, il va pouvoir en sortir parce qu'à la suite d'un accident de bus, l'équipe de foot de Trincamp est amputée de son leader genre M'Bappé...

Plus miraculeusement encore, alors que l'équipe est menée, il va presque accidentellement remonter le score et faire gagner le club à quelques minutes de la fin !

Le paria devient alors subitement le héros de la commune et est fêté en héros : même le directeur de la prison ne veut plus le réincarcérer...

Là ou le film confine au génie, c'est quand de héros accueilli en triomphe partout et qu'on comble de cadeaux va annoncer à tous ceux qui lui ont voulu du mal qu'ils sont une bande de cons et qu'il va leur faire payer leurs méfaits... Et il va commencer par celle qui a cru le reconnaître comme violeur !

Le casting, tout le casting est ce qui pouvait de faire de mieux à l'époque... Crédité Mamada, serait-ce un pseudo ?

Déjà le foot est dirigé par Guy Roux qui fit la gloire de l'AJ Auxerre, malgré un petit budget, et dont l'équipe joue ici...

C'est lui aussi qui, réputé être radin, faisait la pub de l'eau Cristalline pas chère, et qui affirmait au montage qu'un but (comme celui que vous allez voir), ne peut être récidivé car exceptionnel...

Comme dans les westerns, les rôles féminins sont peu importants dans cette intrigue...

France Dougnac (1951-2018) la femme violée, commençait a se faire remarquer puis eut un creux de carrière qu'elle expliqua à "Première" comme le fait d'avoir et un enfant à un moment où il ne fallait pas...

Elle se tourna alors vers le petit écran où elle resta une quinzaine d'années et en disparut en 1985 puis du grand en 1988... Elle se tourna ensuite vers le TNP jusqu'à sa retraite en 2010...

Une autre mention à Corinne Marchand, pseudo femme du sponsor de l'équipe genre Tapie, et qui a fêté le 04.12.2025 ses quatre-vingt treize ans !

Elle aussi eut ses heures de gloire comme meneuse de revue, chanteuse et elle se fait ici enlever par Perrin dans sa propre voiture !

Il ne doit pas y avoir beaucoup de survivants de cette épopée... comme Annaud, Veber...

Ce film est truffé de gags, et cerise sur le gâteau, la musique est de Pierre Bachelet que "Les Corons" révélèrent au public mais qui signa bien d'autres tubes...

Ici, le jingle, sous forme de sifflements, dut être fait par l'le compositeur lui-même, le rossignol prévu étant arrivé aux studios complètement "bourré"...

Gaumont avait raison : Veber était une machine à cash, mais ici, curieusement il n'eut pas le succès escompté et n'émargea pas au box-office : 902 144 spectateurs à l'époque.. Est-ce que ça joua dans le suicide de Deware avec d'autres ennuis ?

Depardieu aurait-il fait mieux ?

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Arte le 01.12.2025-

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