Session #27 - Stairway to Heaven

Après la remarquable série, Shinichiro Watanabe continue d'explorer le vaste univers de Cowboy Bebop avec un film, se voyant non pas comme une conclusion mais comme un long format d'un épisode classique.

Avec une introduction puis un générique nous en mettant déjà plein la vue, on peut dire que ce film nous fait rentrer assez vite dans le vif du sujet. C'est l'aspect polar qui est ici le plus approfondi, avec une enquête tournant autour d'une potentielle attaque bioterroriste et d'un virus qui effraie la population. On retrouve avec un réel plaisir l'attachant équipage du Bebop, avec des personnages égaux à eux-mêmes, à l'image d'un Spike toujours charismatique et à la cool, et surtout, chacun ayant une vraie importance dans cette enquête.

Avec son habituelle partition jazzy en arrière-plan, le film apporte une nouveauté par rapport à la série, à savoir prendre son temps pour développer une enquête ainsi qu'un antagoniste. Ici, tout cela est passionnant, on se doute de la finalité mais la façon d'y arriver est assez bien mené, le jeu des pistes est bien construit. Watanabe se montre à l'aise dans tous ces développements, sachant maintenir l'immense attachement que l'on a pour les personnages, créer un intérêt pour l'enquête en cours et comment elle va être résolue et étendre son univers.

Ce dernier point trouve un intérêt particulier dans la ville principale, melting-pot de nombreuses cultures et labyrinthe urbain où chaque détail compte. Le film est bien rythmé, l'atmosphère prenante, jouant à la fois sur l'aspect sonore et visuel et la construction assez classique et efficace. Enfin, les nombreuses bonnes idées bénéficient de dessins à la hauteur, avec quelques points ingénieux à l'image des mouvements de caméra ou l'immersion au sein de cet univers, sentant toujours aussi bon la fumée de cigarette, les verres de whisky ou encore une partition jazzy bien usée.

En adaptant Cowboy Bebop en un long métrage, Shinichiro Watanabe réussi son pari et propose une enquête passionnante et surtout, de parfaites retrouvailles avec des personnages attachants, jouant toujours avec les aspects visuels et sonores, le tout servi sur une partition jazzy pour accompagner les tirs de pistolets et les cigarettes qui s'allument.