Un bon docu-dentaire
Tout d’abord, je me dois de préciser que j’aime beaucoup le groupe de Shane MacGowan, The Pogues. Je peux donc me tromper, mais je pense que ce documentaire n’est pas juste à destination des fans du...
le 25 janv. 2024
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Vous ne savez pas qui est Shane MacGowan, et vous n'êtes plus très sûr d'avoir déjà entendu la musique des Pogues ? Bienvenue au club. Mais maintenant, on est "presque" incollable sur le sujet grâce au documentaire assez copieux Crock of Gold, produit par Johnny Depp et réalisé par l'habitué de la musique Julien Temple. On dit bien "presque", car c'est le principal défaut de cet œuvre : on oublie complètement de parler musique. Un comble. L'apprentissage de la musique pour Shane, l'avis des autres membres du groupe, la contextualisation du mouvement punk (...), rien de tout ça n'est abordé, comme si cela allait de soi pour le spectateur, ou que cela n'était pas important (peut-être un peu plus important que les scènes de compliments du chanteur envoyés à Johnny Depp ? Non ?). Bien plus que la forme chaotique du docu (les intermèdes dessinés à la va-vite, les illustrations...), c'est ce manque-là qui nous a gêné (en même temps, quand on a subi la forme chaotique mais soporifique du précédent Absolute Beginners, on ferme les yeux assez facilement sur cette dernière mouture "chaotique mais dynamique" de Julien Temple). On reste aussi assez dubitatif sur la scène de Johnny Depp au bar : on n'y apprend rien de Shane à part les fleurs envoyées à l'acteur, ce dernier s'empresse de clasher sa saga Pirates des Caraïbes (dont il vient d'être viré)... On est un peu gêné (encore) : cette critique sort de nulle part et tente un lien évident entre le chanteur maudit et l'acteur récemment "persona non grata" d'Hollywood, on sent souvent que l'acteur essaie de rappeler que s'il l'avait pu, il aurait bien fait musicien (tous les cadrages sur lui en train de jouer de la gratte). Ces passages ne durent pas longtemps (quelques minutes) sur les (longues) deux heures de docu, mais malheureusement on le retient facilement (la presse anglaise a écorché le film à ce sujet). Mais en contrepartie, comment ne pas céder à l'envie d'acheter un vinyle (ou télécharger sur Internet, chacun son truc) des Pogues en sortant de la salle, comment ne pas se trémousser lors des archives de concerts démentiels, comment ne pas avoir une certaine sympathie pour ce vieux monsieur qui ne l'est pas tant (63 ans, alors qu'il en paraît 20 de plus... Ses interviews sont les meilleurs spots de prévention contre la drogue et l'alcool existants), comment ne pas se passionner pour cette découverte (totale, pour notre part) de la musique irlandaise mêlée à du punk (genre qui nous parle "un peu" plus... D'ailleurs, traiter les Clash de dinosaures... Un contre-coup de la drogue, certainement, on t'en veut pas Shane). Allez, maintenant, direction le disquaire. On s'est parfois senti face à un docu complaisant, tantôt négligé tantôt démentiel, cabotin, dynamique, entraînant, joliment anarchiste et très bavard... Un vrai punk, quoi.
Créée
le 17 juin 2021
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