Déclaration d'amour de Paul Newman à sa femme, le film repose presque entièrement sur Joanne Woodward.
Quasi absence de musique, omniprésence du personnage de Béatrice Hunsdorfer et surtout le talent de la comédienne qui rencontra son mari à l'Actor's Studio bien des années auparavant.
Au fil des minutes, on entre dans le cerveau malade d'une mère qui élève seule ses deux filles. Passant de l'excentrique à la folle nocive. Une glissade inéluctable, de la légèreté insouciante au malaise inquiétant. On s'enfonce, et assez profondément avec ça.
Nous sommes dans les années 70 pour sûr (la photo de cette époque ne trahit jamais), tout sent les seventies post-bab dans la Nouvelle-Angleterre libérale. Le choc pétrolier n'a pas encore frappé l'Amérique, mais la famille monoparentale (comme on dit de nos jour) Hunsdorfer trinque déjà. Comme un apéro avant le plat de résistance.
Au milieu de la vieille maison décrépie où se déroule l'essentiel de l'action, l'atmosphère a comme un arrière-goût de Grande Dépression. Jusqu'à «Nanny», une vieille emphytéotique logée par Béatrice pour se faire du blé, qui était en âge de voter lors de la première élection de Roosevelt (Franklin hein, quoique Teddy, si ça se trouve elle l'a connu aussi...).
Bravo à Paul Newman pour le titre (je ne sais pas s'il est de lui, mais dans le doute) !
PS : Grosse envie de cheesecake à la sortie du cinoche ! Oui il est beaucoup question de cheesecake pendant le film, enfin un cheesecake fantôme, ça stimule encore plus.
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