Une licorne bien pâle pour un conte trop sage

Death of a Unicorn part d’un concept prometteur : une étrange créature percutée par une voiture, un géant industriel qui y voit une opportunité, et une famille qui se retrouve malgré elle au cœur d’un engrenage absurde. Le point de départ est intrigant, original, et laissait espérer une satire mordante mêlant comédie noire, critique sociétale et fable surréaliste. Mais à l’arrivée, le film peine à transformer l’essai.

Le scénario, bien qu’original dans son idée, reste étonnamment sage dans son exécution. Il navigue entre plusieurs registres sans jamais vraiment trancher : satire du capitalisme, drame familial, humour absurde… mais aucun de ces axes ne trouve un réel aboutissement. Les intentions sont là, perceptibles, mais souvent trop superficielles ou inégalement exploitées. L’intrigue manque de tension, et les enjeux dramatiques peinent à s’imposer.

Côté mise en scène, le film est visuellement propre, avec quelques touches esthétiques intéressantes. La réalisation accompagne le récit sans fausse note, mais sans éclat non plus : elle manque parfois de personnalité, de prises de risque. Le ton général reste mesuré là où un sujet aussi singulier aurait peut-être gagné à assumer davantage l’excès ou la provocation.

Quant aux personnages, ils sont correctement interprétés, mais ils manquent de substance. On sent qu’ils sont pensés pour porter des idées, mais ils restent souvent à distance du spectateur, trop schématiques pour réellement émouvoir ou surprendre.

En somme, Death of a Unicorn est un film qui attire l’attention par son concept, mais qui peine à le développer pleinement. Une œuvre singulière, mais inaboutie, qui reste au stade de l’esquisse malgré un potentiel réel.