In Favino Veritas

Dès les premières minutes, le film donne le ton : la bande originale pose une ambiance tendue, et nous amène avec un long plan séquence aérien sur le protagoniste. C'est un policier, pour lequel sa famille a organisé un pot de départ surprise pour fêter sa dernière soirée avant la retraite: il n'aura que peu de répit, son supérieur l'appelle car un de ses collègues vient d'être retrouvé mort criblé de balles au bord d'une autoroute. De là, le film repart en flashback une semaine auparavant pour éclaircir le mystère. Et il le fait avec efficacité : la tension reste toujours palpable en arrière-plan sans être envahissante, le scénario fait quelques pirouettes, et la complexité du personnage principal se creuse au fil du récit. Pierfrancesco Favino, qui interprète donc le pré-retraité, est là aussi très efficace : il porte dans son jeu les différentes facettes du personnage, flic honnête mais pas trop, qui sort du rang en faisant mine de garder ses principes. Le contexte joue beaucoup d'ailleurs sur les penchants du personnage: ville gangrénée par les transactions sous le tapis, qui se vit la nuit (ce qui n'est pas pour faciliter le travail du réalisateur qui a voulu tourner en pélicule !), Milan est une composante majeure de l'histoire. Et enfin, la scène centrale où se noue tous les enjeux sait naviguer sur les vagues de tension qui jouent avec le rythme.

En résumé, ce film qui ne cherche pas à atteindre l'exceptionnel mais à aller sans fard à son but, en racontant un polar qui divertit sans se moquer de son public, mérite bien un détour.