Aujourd’hui, je vais vous parler d’un documentaire qui m’a profondément marqué : Des abeilles et des hommes, réalisé par Markus Imhoof en 2013. J’ai choisi de lui attribuer la note de 8,5 sur 10, et je vais vous expliquer pourquoi.


Dès les premières minutes du film, on comprend qu’on ne va pas simplement parler d’abeilles. Markus Imhoof utilise leur disparition pour poser une question beaucoup plus vaste : que dit ce phénomène de notre rapport à la nature, à l’agriculture, et au vivant en général ? Et c’est cette portée universelle qui m’a tout de suite accroché.


Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est l’équilibre entre poésie et rigueur scientifique. Le réalisateur alterne entre des séquences très documentées — notamment sur les pratiques industrielles aux États-Unis ou en Chine — et des moments plus intimes, liés à ses propres souvenirs d’enfance. Cette alternance donne au film une vraie humanité. On ne se sent jamais exclu, même lorsqu’il aborde des aspects techniques.


La structure du documentaire est fluide, bien pensée. On voyage d’un continent à l’autre, on découvre différentes manières de traiter les abeilles — certaines très respectueuses, d’autres franchement inquiétantes — et cela permet de construire une vision globale, sans pour autant perdre le fil.


Mais au-delà des faits, ce qui m’a marqué, ce sont les images fortes que le film nous laisse. Je pense par exemple à ces ruches vides, à ces abeilles mortes qu’on ramasse comme des feuilles mortes, ou encore à ces mains humaines qui tentent de réparer un équilibre déjà très fragilisé. Ce sont des scènes silencieuses, parfois très simples, mais qui ont un impact énorme. Elles nous parlent, sans besoin de grands discours.


Ce qui est aussi très réussi selon moi, c’est le ton du film : jamais moralisateur. Imhoof ne nous dit pas « voilà ce qu’il faut penser » ; il nous pousse plutôt à réfléchir, à regarder le monde différemment. C’est un documentaire qui respecte l’intelligence du spectateur, et je trouve ça vraiment fort.


Alors bien sûr, on pourrait dire que certains aspects — comme les enjeux économiques ou les responsabilités politiques — sont évoqués un peu rapidement. Mais je pense que c’est un choix assumé. Le but du film, ce n’est pas d’accuser, c’est de sensibiliser, d’ouvrir les yeux, et en ça il est particulièrement réussi.


Pour conclure, je dirais que Des abeilles et des hommes est un film à la fois beau, touchant et nécessaire. Il nous rappelle à quel point les abeilles, ces petits êtres qu’on remarque à peine, sont en réalité au cœur de notre survie. Et c’est cette prise de conscience, transmise avec tant de sensibilité, qui m’a donné envie de lui mettre une aussi bonne note.

CriticMaster
9
Écrit par

Créée

le 30 avr. 2025

Critique lue 13 fois

2 j'aime

CriticMaster

Écrit par

Critique lue 13 fois

2

D'autres avis sur Des abeilles et des hommes

Des abeilles et des hommes
Wayne
5

Un miel sans saveur...

Difficile de descendre un film documentaire dont le propos est louable. Mais honnêtement ce n'est pas génial... J'y allais en me disant que ça allait être un pamphlet contre les méfaits de...

le 9 avr. 2013

4 j'aime

Des abeilles et des hommes
CriticMaster
9

Le bourdonnement d’un monde en péril

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un documentaire qui m’a profondément marqué : Des abeilles et des hommes, réalisé par Markus Imhoof en 2013. J’ai choisi de lui attribuer la note de 8,5 sur 10, et...

le 30 avr. 2025

2 j'aime

Des abeilles et des hommes
CaptainVortX
5

More Than Honey

J'ai regardé ce film à l'école, on y suit le quotidien de plusieurs apiculteurs, surtout dans leurs problèmes. Et, malheureusement sans grande surprise, c'est les américains qui s'intéressent le...

le 20 mai 2022

1 j'aime

Du même critique

Battlestar Galactica
CriticMaster
9

Le pouvoir sous pression : politique en apesanteur

Battlestar Galactica (2004) n’est pas seulement une série de science-fiction, c’est un laboratoire politique sous haute tension. Si je lui ai mis 9/10, c’est parce qu’elle réussit à conjuguer tension...

le 3 juin 2025

2 j'aime

Sun Don't Shine
CriticMaster
8

Sous le soleil, la fuite et la fièvre

Amy Seimetz signe avec "Sun Don’t Shine" un road movie moite et haletant, où l’amour devient poison et la lumière du jour, une menace. Porté par une mise en scène sensorielle et oppressante, le film...

le 30 avr. 2025

2 j'aime

Des abeilles et des hommes
CriticMaster
9

Le bourdonnement d’un monde en péril

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un documentaire qui m’a profondément marqué : Des abeilles et des hommes, réalisé par Markus Imhoof en 2013. J’ai choisi de lui attribuer la note de 8,5 sur 10, et...

le 30 avr. 2025

2 j'aime