Un film contemplatif et puissant sur la foi face au danger, mais dont le rythme exige de la patience.
Des hommes et des dieux, réalisé par Xavier Beauvois, s'inspire de l'histoire vraie des moines de Tibhirine, en Algérie, dans les années 90, confrontés à la montée de la violence. Le film ne cherche pas l'action spectaculaire, mais plonge le spectateur dans le quotidien simple et la vie spirituelle de ces hommes.
Les Points Forts
- L'interprétation magistrale : Lambert Wilson et Michael Lonsdale, en tête d'une troupe d'acteurs remarquables, incarnent avec une profonde humanité les doutes, la peur et la force tranquille de ces moines.
- La puissance de la mise en scène : Beauvois filme avec sobriété et respect, parvenant à rendre palpable la foi et l'harmonie de la communauté avec le village voisin. La scène finale, autour du "Lac des cygnes" de Tchaïkovski, est d'une intensité émotionnelle rare et est déjà culte.
- Le questionnement éthique : Le film pose avec finesse la question du choix : partir ou rester, servir sa foi jusqu'au sacrifice, vivre sa mission. Il est un plaidoyer pour le "vivre ensemble" au-delà des différences.
Les points faibles
- Le rythme lent et contemplatif : Le film prend son temps pour installer l'ambiance et la routine monacale. Si cela contribue à l'immersion, cette lenteur peut parfois être perçue comme un manque de dynamisme pour certains spectateurs, et le film demande une certaine endurance et une prédisposition à l'introspection.
- La pudeur de l'ellipse finale : Bien que respectueuse et en phase avec le ton du film, la fin, très elliptique quant à la violence, peut laisser sur sa faim ceux qui attendaient une conclusion plus frontale ou dramatique.
En conclusion, Des hommes et des dieux est un film essentiel, bouleversant et magnifiquement interprété, qui transcende son sujet religieux pour toucher à l'universel de l'engagement et de l'humanité face à l'adversité. C'est un film qui résonne longtemps après la projection.