Prenant place dans l'Amérique de la fin des années 60 embourbée de plein pieds dans une multitude de crises internes comme externes (le Vietnam en tête), Detroit se fait le récit de l'une d'elle qui aura été vite oubliée. Noyée dans au milieu des enjeux géopolitiques de l'époque.
En 1967 aux USA, donc, les tensions sociales dont la principale source n'est autre que l'important clivage alors encore en viguerie entre citoyens américains blancs et noirs, sont à leur paroxysme. Des émeutes dévastatrices et meurtrières touchent notamment la ville de triste réputation de Detroit, déjà laissée pour compte et en proie aux inégalités.
Ce film tient son principal mérite du fait qu'il sort alors que l'Amérique Trumpienne est alors déjà bien instaurée, ensuite parce qu'il se risque à traiter un sujet très sensible pour les consciences collectives d'outre-atlantique.
Les vieux démons qui hantent le passif de la société américaine, passée comme présente, ont la vie dure. Mais peu là bas veulent vraiment y faire face..
Un film coup de poing donc. Qui met les réalités historiques en images sans filtre.
Et c'est efficace !
Alternant entre brèves scènes de batailles de rue et huit clos anxiogène à souhait, avec de la violence verbale et physique brute et pure ou des moments de tension exacerbée.
L'ensemble est desservie par une mise en scène sombre qui sert l'ambiance à merveille. Et si toutes les performances ne sont pas égales au casting, on ne peut qu'être sensible au traitement qui est réservé à chaque personnage à l'écran.
Qu'il s'agisse d'otages terrifiés, de flics violents en perte totale d'humanité.. On n'est pas indifférent à ce qu'on vois.
Et rien que pour ça, ce film est une réussite. Il se montre convaincant en suscitant des sentiments qui varieront de la révolte et l'indignation, au dégoût et à la pitié, ou à la colère.
À regarder.