Comme à son habitude, Stanley prend le temps de farfouiller dans toutes les librairies du monde et de lire un peu tout et n'importe quoi afin de dénicher le petit bouquin qui va bien et qui va surtout enfin le motiver à bouger son ^0#*£ de fion à sa Seigneurie.
Bref, le beau gosse se décide enfin et s'attelle à Red Alert (ou "120 minutes pour sauver le monde") et, au lieu d'en faire un drame, préfère la satire.
C'est plutôt un bon choix. On ne "rit" pas au sens propre du terme, mais Kubrick arrive à nous tirer ce sourire carnassier quand on perçoit les absurdités qui nous sont livrées. Certains dialogues bien absurdes surgissent, et le "miracle" de fin vient conclure toute une discussion sans queue ni tête sur l'eugénisme qui serait mis en place suite au désastre, des hommes sélectionnés selon des critères militaires et qui se serviraient des plus belles femmes comme machine à pondre des gosses.
Alors voilà, c'est archi bien torché, avec quelques maladresses. Mais Kubrick est très fort pour nous plonger dans le coeur de la bataille - ces scènes de guerre, on s'y croirait, bien malgré un manque de moyens. On excusera l'humour un peu daté par contre - la scène sur les pièces par exemple est assez laborieuse. Ce film a plus de cinquante ans, et certains râleront pour le coup sur le manque d'universalité. Ce film est en effet inscrit dans son époque, et probablement que de très nombreuses références échapperont à la plupart des spectateurs d'aujourd'hui, et c'est un tort du film.
Reste que pour moi, pour toutes les qualités qu'il a en plus de son charme désuet, ce film est une bombe.