"Doctor Sleep" est un triple pari pour le moins ambitieux. D'abord, il s'agit d'adapter un livre de Stephen King. Ensuite, à l'instar de "2010", il s'agit de pondre la suite d'un classique de Stanley Kubrick. Enfin, il s'agit de réconcilier l'univers de Kubrick et celui de King, l'auteur ayant allègrement clamé qu'il était profondément déçu de l'adaptation de "Shining" par le réalisateur, trop éloignée de son roman.
J'avoue n'avoir jamais lu ni "Shining", ni "Doctop Sleep". Et je me moque un peu de la manière dont King est porté à l'écran. Ce qui m'intéresse c'est le résultat final cinématographique, et donc ici plutôt le second pari.
Force est de constater que "Doctor Sleep" tient franchement bien la route. On suit Danny, désormais adulte, qui va apprendre à vivre avec son don parapsychologique. D'abord en le supprimant en s'enfonçant dans l'alcool, puis en aidant les autres. Jusqu'à ce qu'il se trouve sur le chemin d'une secte qui chasse les gens comme lui, prenant pour cible une petite fille.
Par vraiment un film d'horreur, "Doctor Sleep" est un thriller fantastique aux allures de "X-Men", où s'affrontent des médiums. Le film est bien emballé, avec quelques jolies scènes (les duels paranormaux), et une audace :
l'infanticide, très rare dans le cinéma américain !
Audace qui permet de rendre les méchants réellement menaçants, avec en tête une Rebecca Ferguson froide et inquiétante à souhait. Face à elle, Kyliegh Curran s'avère convaincante, mais c'est évidemment Ewan McGregor qui se fait remarquer en Danny troublé.
C'est d'autant plus important que tout le récit tourne autour de ce personnage. A ce niveau, il est évidemment préférable d'avoir vu le film de Kubrick, celui-ci étant régulièrement convoqué (par bribes dans l'introduction, par avalanches dans le final). C'est d'ailleurs peut-être la raison de l'échec financier du film, les jeunes générations étant moins marquées par le cinéma de Kubrick.
Ca ou une durée de 2h30 un peu trop longue pour l'histoire que le film raconte...