Ultra attendu depuis le lancement du projet, Dunkerque arrive enfin en France, précédé d'une solide réputation Nolan oblige et c'est une réussite.
Comme annoncé, le réalisateur a choisi de faire voir le film de trois points de vu différents, un jeune soldat qui veut regagner son pays et qui en rejoindra d'autres troupes, un père et son fils anglais embarqués vers la France et un aviateur qui essaie de repousser les avions allemands.
Ces trois points de vu sont montrés d'une façon exemplaire, on est vraiment immergé dans l'ambiance du film dès le début pour ne plus lâcher à la fin, Nolan orchestre les trois segments dans un montage dont beaucoup de gros films récents devraient prendre de la graine.
Il faut noter ici aussi une réalisation donc spectaculaire avec une reconstitution de la même veine (malgré une ville de Dunkerque finalement très peu montrée), on est constamment tendu et scotché sur notre fauteuil jusqu'à la dernière partie qui monte même en crescendo. Certains critiquent la musique de Zimmer trop présente, mais elle sert justement à faire monter la tension et atteint parfaitement son but, on regrettera peut être l'utilisation du tic-tac entendu dans les trailers un peu trop envahissant, mais c'est peu.
On pourra reprocher aussi effectivement peu d'empathie pour les personnages exceptés pour le segment du marin et de son fils sur le bateau avec un toujours excellent Mark Rylance, Tom Hardy est dans un cockpit d'avion, masqué la plupart du temps, le rapprochement avec Bane de The Dark Knight Rises n'est peut être pas fortuit. La scène où l'aviateur essaie de sortir de son avion qui va sombrer s'étire peut être un peu trop mais dans l'ensemble c'est du grand art avec un Kenneth Branagh que l'on voit peu mais qui reste sobre.
Avec une superbe conclusion, extrêmement tendu et intense, Dunkerque tient toute ses promesses et prouve que Nolan est un grand (malgré la petite déception sur Interstellar), et montre qu'un studio peut tenter avec réussite quelque chose de différent.
Vu sur un grand écran, mais malheureusement pas en 70 mm accédé à des privilégiés, il est aussi dommage que le film ne soit pas en Atmos, l'immersion aurait été plus complète. Mais à part ça, Nolan a réalisé un nouveau chef d'oeuvre, n'en déplaise à ses détracteurs qui marquera l'histoire du cinéma.