J'ai donc pu profiter d'une projection de ce film au NIFFF où il a remporté le Prix H.R. Giger «Narcisse» du meilleur film.

Première constatation. Gaspard Noé démontre un talent de réalisateur hors-pair. J'en veux pour preuve l'incroyable séquence d'introduction. Un morceau de vie filmé à la première personne où se mêle réalisme, visions hallucinatoires et esthétique léchée. Le réalisateur nous présente un Tokyo nocturne aux lumières commerciales flashy préparant ainsi, en douceur, le terrain pour l'incroyable délire visuel et narratif qui suivra.

Et il faut bien avouer que le monde éthéré dans lequel est plongé le héros, et nous avec, dès sa mort tragique est un festin unique et inventif qui ravira les amateurs d'artisanat visuel de haut vol. Les premières minutes d'errances de l'âme du jeune dealer sont fascinantes et nous plongent dans une réalité alternative improbable mais crédible. La trame post-mortem se dévoile peu à peu à un rythme lancinant. Le spectateur entre (ou pas) dans une transe surréaliste au fur et à mesure que l'histoire se dévoile.

Difficile cependant de garder le contact avec cette histoire dont les tenants et aboutissants sont assez vite dévoilés. Une bonne partie des 154 minutes de film se révèlent inutiles au récit et laissent l'ennui poindre à celui qui ne saura pas s'immerger dans le trip de Noé. Si l'on ajoute à cela un fond qui frise parfois le niais sous ses airs provocateurs, on risque de se retrouver rapidement largué. Volonté de l'auteur d'offrir une expérience au delà des schémas établis ou paresse? Peu importe, le film a une saveur riche qui laissera peu de voyageurs indifférents.

J'avoue avoir un sentiment ambivalent face à cet OFNI. D'un côté, je ne peut qu'éprouver de la reconnaissance pour l'expérience sensorielle à laquelle j'ai pris part. De l'autre, j'ai passé de longue minutes à attendre que le film ce finisse. Une fois l'univers visuel et philosophique intégré, il n'y a plus grand chose à se mettre sous la dent. Une conclusion en demi-teinte, donc. en revanche, je je saurai trop recommander à chacun de tenter l'expérience Enter de Void tant elle se disctingue par son caractère unique et ses indéniables qualités filmiques.
Etheroman
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le 12 août 2010

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