Enzo
6.3
Enzo

Film de Robin Campillo et Laurent Cantet (2025)

Une chronique précise mais un peu lente de la crise existentielle de l’adolescence

Une belle chronique sur la crise existentielle de l’adolescence, avec le début de la recherche de soi et de la construction du futur jeune adulte en devenir.


L’acteur qui interprète Enzo, non professionnel qui vit là son premier film, est très convaincant dans le mutisme qui laisse ressentir la tempête émotionnelle et intellectuelle qui grandit en lui. Il ressent un mal-être profond et en même temps très diffus, inexplicable. Il ne se sent pas à sa place ni en phase avec son statut social et sa famille, pourtant aimante, attentionnée et qui peut lui offrir un confort et des opportunités d’avenir que nombre de jeunes lui enviraient. Mais ses parents, en ne le soutenant et ne le comprenant qu’à moitié, l’étouffent. Lui se sent très mal à l’aise avec son statut social, il le dégoûte presque, alors il le rejette et cherche à s’en démarquer, s’en affranchir, sans toutefois avoir encore les épaules pour cela (à seize ans, quoi de plus normal).


Il est en définitive complètement paumé, tout en cherchant sa voie hors des sentiers battus, d’autant que la plupart de ses tentatives et explorations sont contrariées ou échouent d’une manière ou d’une autre. L’acteur fait ressentir tout à la fois une innocence, une frustration et une mélancolie qui l’emmènent au bord de l’implosion, mélange d’émotions joliment métaphorée par la falaise de la scène de la baignade.


Débutant comme un film social (les frères Dardenne sont à la co-production), pour finalement s’en détourner et aller explorer les thèmes de la sexualité, de l’amour et de l’autodestruction, « Enzo » est un peu lent et manque un peu d’une direction plus claire, d’une écriture plus travaillée (les dialogues sonnent parfois un peu faux) et d’une conclusion plus tranchée. Porté cependant par une mise en scène précise et expressive, au plus près des cœurs et des corps, et soulevant des questionnements et des sensations qui vous travaillent plusieurs jours à la suite du visionnage, il vaut franchement le coup d’œil, pour les amateurs du genre.

kernel33
6
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le 21 juin 2025

Critique lue 37 fois

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