En ce moment sur Netflix, vous pouvez regarder “Et le ciel s’assombrit” de Ole Bornedal. Histoire vraie du bombardement du siège de la Gestapo à Copenhague, le 21 mars 1945. Une opération (Carthage) menée par la RAF pour tenter de sauvegarder la Résistance danoise. Malheureusement, un bombardier s'écrase sur l’Ecole française Jeanne d’Arc, amenant la troisième vague de l'attaque à se tromper de cible et à bombarder également cet établissement. 86 écoliers et 18 enseignants périront.
Filmé au plus près des visages et donc des émotions, ce film est prenant. Il faut attendre les 4 premières minute et 20 secondes pour entendre le premier dialogue. 4’ et 20” qui commencent par une tragédie, celle d'une méprise, et qui va laisser son jeune témoin littéralement sans voix. C'est à travers ses yeux d'enfant ainsi que d'autres, que l'on va suivre cette chronique d'une catastrophe annoncée. Perte de l'innocence face à la folie des hommes pour les enfants, mais aussi le doute pour certains adultes. Teresa la novice qui doute de sa foi ; Frédérik qui comprend qu'il a choisi le mauvais camp, et qui trouvera la rédemption dans un dernier acte héroïque ; Peter le pilote anglais, poursuivi par une erreur et qui perd confiance en lui…
Le casting est plutôt bon, à commencer par les enfants, et on retrouve quelques visages connus du cinéma danois, notamment Alexander Hogh Andersen (Ivar dans Vikings).
Si la photo est souvent de grande qualité, certaines scènes sont incroyablement réalistes, notamment l'approche des bombardiers anglais au raz de l'eau, ou bien encore la scène d'ouverture filmée depuis la lunette arrière de la voiture, quant à la reconstitution des bâtiments bombardés et plongés dans l’incendie, elle font forcément penser aux images ukrainiennes que nous voyons depuis plusieurs mois. L'omniprésence de la musique fait parfois monter la tension ; mais parfois elle est de trop.
C'est un film souvent triste, forcément, puisqu'il relate un drame historique, de plus il s'agit d'enfants (là encore on pense à l'Ukraine) ; Pour citer Oliver Stone, “l'innocence est la première victime de la guerre”, et ce film l'illustre particulièrement bien. C'est sur une longue course à pieds dans les rues de Copenhague que l'on quittera cette histoire douloureuse. les émotions diverses qui défilent alors sur le visage d'une mère qui apprend que son enfant est peut-être vivante sont particulièrement bouleversantes : terreur, espoir, doute, joie, tout y passe. On peut, comme Télérama, trouver ce film racoleur (WTF?!) ; Mais on peut aussi y voir une reconstitution historique basée sur des faits et de l'empathie. ce qui est mon cas... À vous de voir.