Le "rebuild" d'Evangelion, qui suit l'organisation d'une pièce de Nô (Jo-ha-kyû, en y ajoutant un final) est comme son nom l'indique, une reconstruction complète de l'anime de départ, en lui faisant prendre des changements.
Cependant, cette ouverture, sauf quelques détails qui auront sans doute leur importance plus tard, est quasi-similaire à l'anime jusqu'à l'opération Yamishima, là où ce long métrage s'arrête. De ce point de vue, finalement, nous pouvons voir qu'à deux objets identiques, la reconstruction technique d'Evangelion est particulièrement bluffante, presque un fantasme de fan de voir sa série culte rehaussée au niveau des standards actuels. Le plaisir est immense de voir ce grand œuvre s'exprimer dans toute sa magnificence.
Néanmoins, le rythme du film, et son attrait spectaculaire va à l'encontre de tout ce qui fait l'intérêt de la série Evangelion, c'est à dire tout ce qui n'est pas en rapport littéral avec les Mechas. Ainsi, le spectateur perd beaucoup (même si les scènes clés sont sauvegardées) de tout ce qui forme le quotidien de ces adolescents, des rapports profonds qu'ils ont entre eux ou avec les adultes. On peut même dire que tout l'axe réflexif et philosophique d'Evangelion est sacrifié au nom du spectacle.
Et forcément, on trouve ça un peu dommage que ce premier volet "Rebuild" d'Evangelion, parfaitement excitant, donne néanmoins envie de revoir la série d'origine par la même occasion. En effet, ce premier "Rebuild" ne se substitue pas à la série. En clair : une œuvre pour le public acquis connaissant déjà Evangelion plus que pour les nouveaux venus.