Après avoir fait se plier en deux la planète avec «Mary à tout prix», les frères Farrelly retrouve leur acteur de «Dumb and Dumber»: l'inimitable Jim Carrey.

Les frères Peter et Bobby Farrelly ont le rire gras. Ils l'ont prouvé par le passé avec les sommités de l'humour adipeux que sont «Dumb and Dumber» et «Mary à tout prix». Par contre leur comédie sportive se déroulant dans l'univers des bowlings («King Pin»), plus débile encore mais moins grasse qu'à l'accoutumée, n'a jamais trouvé le chemin des salles obscures helvétiques. Aujourd'hui, ils reviennent avec un délire schizophrène qu'ils placent à Rhode Island, leur ville natale.
Dans cette bourgade sympathique du Nord-Est des Etats-Unis vit Charlie Baileygates (Jim Carrey), motard à la police et père de triplés aux cerveaux et aux corps surdéveloppés. Le hic est qu'ils sont noirs et que leur mère s'est enfuie avec leur géniteur dont on ne révélera pas l'identité de peur de saborder un des fous rires de l'œuvre. Dès lors, Charlie devient la risée de son bled, jusqu'au jour où il est victime d'une très grave crise de schizophrénie, le métamorphosant en Hank, personnage irascible, bagarreur et vulgaire n'hésitant pas à dire leurs quatre vérités à tous ceux qui osent croiser son chemin. Malgré un médicament efficace, ses supérieurs décident de lui faire prendre l'air: il doit convoyer Irène (Renée Zellweger) dans un état voisin où elle est mêlée à une sombre affaire politico-policière. Tout irait bien si Charlie n'oubliait pas son remède et si Hank ne tombait pas amoureux d'Irène.
Pendant une heure, on est mort de rire. Le scénario enchaîne les situations les plus délicates sur un rythme effréné, mais nous n'en dévoilerons rien, car un film des Farrelly ne supporte pas l'analyse: il se vit intensément. Et même si leur humour n'est pas du goût de tous, avouons qu'ils réussissent à dérider la majeure partie de leur public grâce à leur audace et à leur inventivité. Dans le double rôle de Charlie-Hank, Jim Carrey est à sa place. Il joue au pitre tantôt avec sérieux (Charlie), tantôt en se lâchant complètement (Hank).
Malheureusement, «Fou d'Irène» est victime d'une perte de vitesse dès que Jim Carrey parvient à maîtriser la schizophrénie de son personnage. On se retrouve alors devant un one man show relativement agaçant. Dommage.
RemyD
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le 16 oct. 2010

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