Garden State par Yas

J'aime Zach Braff. J'adore Zach Braff. Je suis fan de Zach Braff. C'est la nouvelle ritournelle que j'ai inventé et que je m'amuse à réciter au détour d'une marguerite. Et ce, depuis que je l'ai découvert dans Scrubs.

Pourquoi alors j'ai tant attendu pour voir Garden State – film écrit, mis en scène et joué par le chef – je ne sais pas. Peur d'être déçue peut-être, mais la suite montre que c'était une peur irrationnelle.

C'est l'histoire d'un acteur, d'un « De Niro du New Jersey », d'Andrew Largeman (Zach Braff), qui retourne dans sa ville natale à la mort de sa mère. Le film suit donc les quatre jours qui constituent le séjour de « Large », ses retrouvailles avec ses amis d'antan (dont Mark, joué par Peter Sarsgaard), avec ses démons, et sa délicieuse rencontre avec la jolie Sam (Nathalie Portman).

Tandis que le personnage principal n'y reste que quatre jours, le New Jersey – ville natale de Largeman, vous l'aurez compris – est le seul environnement du film. Et au vu des décors magnifiques, de l'ambiance particulière que cela laisse, on s'en contente plus qu'aisément. Malgré sa courte durée, ce retour aux sources fait comprendre à Largeman bien plus de choses sur lui-même, sur la vie, que ces neuf années passées à Los Angeles, sa ville d'adoption (enfin, je crois que c'est Los Angeles...). Et c'est vrai – et Large l'a bien compris – qu'en cas de doute (ça devrait être écrit sur la notice d'ailleurs) retournez là d'où vous venez, ça vous remet les idées en ordre. J'imagine que perdre sa mère y contribue aussi, mais si vous pouvez éviter...

Dans l'éventail des films brillants du même genre, je dirais que celui-ci a une petite lueur de plus, qu'il se démarque des autres de cette manière. Sa naïveté attendrissante qui le caractérise et ses personnages tragico-romantico-comiquo-(j'en ai trop mis ?)-touchants y sont pour beaucoup. Son humour, parfois cynique et très souvent efficace, certes y contribue aussi. Sans parler de cette fantastique bande-son qui vous colle aux oreilles, comme ce délicieux caramel qui vous colle au dents si longtemps après l'avoir savouré.

Mais revenons à ma ritournelle. Cette déclaration n'est pas laissée au hasard, ce film n'est pas seulement beau pour son sujet, ses logiques, ou son humour : il est beau comme le cœur à découvert d'un cinéaste. Car ce film offre un torrent de sincérité, de sensibilité, et de fraicheur aussi. La fraicheur d'un scénariste au style qui n'appartient qu'à lui. Zach Braff nous démontre ainsi qu'en plus d'être très bon acteur, il est aussi une personnalité unique que le cinéma a tout le mérite de s'offrir. Certains l'ont comparé à Woody Allen, pourvu qu'il ait une filmographie aussi remplie.