F'est Agaffant, Fe Film.

Je pourrais invoquer une curiosité malsaine, la volonté de laisser sa chance au film, ou de ne pas mourir idiot. Mais j'avoue qu'en l'état, c'est un peu moins pire que ce que je craignais.

Ca n'est pas bon, soyons clair, et le film rate là où on pouvait s'y attendre : La BD de Franquin, c'était des gags courts, qui se suffisent à eux-mêmes, qui s'intègrent mal à un récit au long court. Et elle s'inscrivait, de manière plus ou moins marqué, dans une époque, un Zeitgeist où des personnages comme Gaston pouvait exister. Sortir Gaston de cette époque pour l'intégrer à la notre n'est ni forcément mal fait, ni foncièrement mauvais dans l'intention, mais ça ne marche pas non plus. En fait, le problème du film, c'est que rien ne fonctionne vraiment. Les gags, donc, tombent à plat, oscillant entre le pas drôle, le puéril et le gênant, la modernisation est ratée, mais le vrai problème reste dans les personnages. Et c'est paradoxal, parce que le bon point du film, c'est son casting : Dans le physique, le look, ça marche, tout le monde est à sa place, on s'y retrouve. Même Théo Hernandez (que je ne connaissais pas. Je découvre qu'il jouait le fils dans Les Tuches. Voilà le CV...) est plutôt crédible. Mais on a constamment l'impression qu'en terme d'écriture, on tape à côté, qu'on a pas vraiment les persos de la BD, qu'ils ne sont pas respecté dans ce qui serait leur « esprit » (Alors que la plupart n'ont guère de profondeur, tant sur papier qu'à l'écran).

Bref, sans être aussi cataclysmique qu'on aurait pu s'y attendre, Gaston Lagaffe est un bon gros ratage, et la preuve, une fois de plus, qu'une adaptation ciné n'est pas la panacée... (Et bon sens, la mouette et le chat en CGI, c'est juste pas possible)