Madame Bovary, Gemma version à moi : celle d’une femme qui a rêvé sa vie et qui meurt de ne pas vivre ce qu’elle a rêvé.
Apparemment le personnage de Lucchini a sa version à lui : Bovery, le nom de la nouvelle voisine d’en face, est une variante de Bovary. Et lui, c’est un monsieur qui a lu un livre et qui veut vivre ce qu’il y a lu. Et quand un autre personnage du film dit à Gemma : « C’était écrit », le spectateur peut s’interroger : il peut se demander comment ça va finir en espérant qu’il n’aura pas alors le sentiment d’avoir vu un copié-collé du roman initial. Je suis censé ne pas vous révéler la réponse que j’ai personnellement reçue mais si, à cet instant de sa lecture, on se souvient du titre de ce texte, on devrait en avoir une idée.
Côté acteurs, le casting et l’interprétation sont irréprochables avec mention spéciale à Elsa Zylberstein dans le rôle d’une grande bourgeoise à des années-lumière de Madame Bovary et à Edith Scob dans celui d’une vieille aristo.
Côté scénario, Anne Fontaine et Pascal Bonitzer ont bien travaillé pour écrire un conte amoral à cheval entre Hitchcock, Chabrol et Rohmer.
Rohmer à cause de Lucchini ? Mystère Bovery.