Trop jeune pour cette vie

Georgy est une jeune femme de 22 ans, qualifié de physique ingrat, mais qui ne pense qu'à s'amuser, au détriment de son père et du patron de ce dernier qui cherche à l'épouser alors qu'il est bien plus âgé qu'elle. Georgy vit en colocation avec Meredit, qui est elle une femme libérée dans ses mœurs, je dirais même dans sa sexualité, quitte à ce qu'elle ne s'encombre pas d'un bébé qu'elle a eu par accident avec Jos, l'ami commun.

Il y a quelque chose de paradoxal dans le fait que Georgy Girl fut un énorme succès ; il parle clairement de son époque, du Swinging London, de l'émancipation des jeunes sous toutes ses formes, et c'est surtout à travers le regard de Lynn Redgrave, la Georgy du titre, ainsi que de Charlotte Rampling, qui est celle qui veut vivre à fond, quitte à en renverser beaucoup ou à choquer selon nos propres mœurs. Georgy est une jeune femme clairement inexpérimentée, qui veut déjà vivre en-dehors du nid familial mais qui n'y connait pas grand-chose aux hommes, sauf avec ce vieil prétendant joué par James Mason à qui elle arrive à soutirer quelques espèces pour payer son loyer. Quant à Alan Bates, Jos, il est clairement aussi excentrique que Georgy, mais on sent que le type n'a pas été avec la bonne personne, Meredith en l'espèce, quitte à faire un mariage pour les apparences parce qu'elle était enceinte. Le film est parfois confus, un peu long, mal rythmé, mais quelque part, c'est un descriptif de son époque, celui d'une jeunesse anglaise qui voulait se libérer du joug familial, avec Goergy et Meredith qui sont clairement les faces opposées d'une même pièce. Cela donne quelque chose de touchant, plutôt moral dans sa conclusion qui pourrait faire penser au Lauréat, sorti un an plus tard.

C'est clairement LE rôle de Lynn Redgrave et le film le plus connu de Silvio Narizzano, un Québécois d'origine italienne qui a fait sa carrière en Angleterre. Avec quand même une belle mise en scène, avec ce noir et blanc qui est presque comme un souvenir.