« Godland » suscite l’admiration pour sa beauté plastique : mise en scène ultra maitrisée et léchée avec ses divers travelling latéraux/circulaires et cadrages élaborés pour mieux faire ressentir à quel point l’homme peut être perdu face à l’immensité d’une nature hostile (les éléments se déchainent : eau, vent, lave) ; on pense forcément à Werner Herzog, en tout cas dans la 1ère partie qui dépeint le voyage du prêtre à travers l’Islande.
La seconde partie renferme tout de même de beaux moments via le portrait de la communauté et de toutes les tensions/frustrations qui s'y cristallisent : la scène de lutte entre le prêtre et son guide est, à ce niveau là, réussie.
Toutefois l'ambiance flottante, tel un doux songe (prenant parfois les contours d’un cauchemar), nécessite d’être en forme pour ne pas sombrer dans le sommeil et les personnages froids/ peu aimables (l’acteur principal dégage tout de même une présence atypique) aux motivations/agissements flous peuvent rendre le spectateur hermétique à cette belle proposition.