Godzilla de Roland Emmerich est l’un de mes films d’enfance et a donc une place particulière dans mes souvenirs. Il faut dire que le long-métrage avait tout pour plaire l’enfant que j’étais : un monstre géant semant la terreur à New York, de la destruction massive d’infrastructures, une excellente et puissante musique de David Arnold, des scènes d’action dynamiques aux effets visuels titanesques, un scénario basé sur la science et une touche émotionnelle à la fin du film quand Godzilla meurt.
Aujourd’hui, c’est toujours un plaisir certain de replonger dans l’œuvre mais les défauts sont nettement plus flagrants pour mes yeux d’adulte. A commencer par la créature en elle-même (qui a bien vieilli visuellement). Godzilla avez-vous dit ? En réalité, elle aurait bien pu avoir un autre nom, cela aurait été exactement la même chose ! Le monstre n’a rien à voir avec la légende japonaise d’origine (look de dinosaure, origine, comportement) et fait des choses physiquement incohérentes. Le remake américain n’en est pas un et Godzilla est un film sur un monstre géant quelconque à Manhattan.
Mais comme dans « Independence Day », Emmerich maitrise l’art de la mise en place et propose une mise en scène et des cadrages intelligents. Le scénario est bien écrit et assez fluide (sauf le dernier tiers), avec une morale écologique et des touches d’humour bien senties, mais parfois répétitif et aux personnages stéréotypés. La blonde Maria Pitillo notamment, mauvaise, n’est pas crédible du tout (et énervante). Enfin, une excellente touche française est présente en la personne de Jean Reno.