Suite au succès de Godzilla 2000 : Millennium au Japon, il était évident que la Toho n’allait pas en rester là. Mais avec cet épisode, elle vient encore plus mélanger tout ce qu’on connait de l’histoire de notre lézard géant, lui créant des attaques passées dont on n’a jamais entendu parler, et un nouveau lien avec le nucléaire. Ainsi, c’est un fait établi, les événements du film de 1954 ont bien eu lieu. Mais il y aura aussi eu une seconde attaque en 1966 sur un site nucléaire. Suite à cette attaque, le Japon a pris la décision de se débarrasser totalement de ses centrales nucléaires, et Godzilla a cessé toute attaque.


Oui mais voilà, en 1996, alors que le Japon n’utilisait plus que des énergies propres, Godzilla refait son apparition sans explication. L’armée tente de se débarrasser de lui, sans succès. Godzilla repart et, cinq ans plus tard, en 2001, l'armée met au point une nouvelle arme. Oh mais attendez ! Et les événements de Godzilla 2000 : Millennium, qui se déroulent en 1999 ? Eh bien oui, ce film est totalement oublié, on fait comme s’il n’avait jamais existé. Ce n’est que le deuxième film de cette nouvelle ère, et c’est déjà difficile à suivre ! Mais soit, continuons. L’armée a donc mis au point une arme capable de créer des mini trous noirs pour y capturer Godzilla. Lors d’un tir d’essai fructueux, ils créent en fait un portail vers le passé, libérant un insecte préhistorique.


Cet épisode a autant de fans que de détracteurs. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est si mauvais qu’il est difficile de ne pas le trouver charmant (ou complètement débile, mais ça le rend charmant aussi). Concrètement, le réalisateur Tezuka Masaaki a avoué durant une interview que son but était de faire un film qui ait la même sensibilité que ceux de l’ère Showa dans les années 70, mais avec un plus gros budget. En ce sens, c’est une réussite. Mais les effets spéciaux ne sont pas pour autant parfaits, loin de là, même. Pour la seconde fois, la Toho utilise de la CGI dans un film Godzilla, et toujours avec le même manque de talent. Il n’y a aucune texture sur les monstres dès qu’ils sont en images de synthèse. La horde de libellules géantes donne l’impression d’être un écran de veille de Windows. D’autres effets sont mal intégrés, comme ces missiles qui explosent sur Godzilla et dont on a l’impression qu’ils ont été animés à la main image par image.


Pour en revenir à l’histoire, le mini trou noir a donc ouvert un portail dans le temps et un insecte en sort pour pondre un oeuf dans notre monde. On apprendra que ces insectes sont des Meganula, qui ne sont pas des inconnus pour les fans du studio Toho, puisque c’est un monstre recyclé du film "Rodan" de 1956. Ils se multiplient à grande vitesse et, rapidement, deviennent autant un problème pour les humains que pour Godzilla. Mais le pire est à venir : après avoir siphonné l’énergie du corps de Godzilla (parce que de toute évidence, dans la préhistoire, les libellules étaient des moustiques), les Meganula retournent voir leur reine pour l’en nourrir, et la transformer en Megaguirus, un insecte géant qui rappelle Battra de "Godzilla vs Mothra".


Rappelons que dans cette nouvelle ère, Godzilla est un destructeur, et non un sauveur. Pour les humains, Megaguirus est une menace de plus, mais ils n’oublient pas qu’ils doivent aussi se débarrasser, malgré tout, de Godzilla.


Mon plus gros problème concerne la compréhension de cette ère qui ne cesse de se rebooter toute seule. Deux films, et déjà deux fois qu’on nous dit que les films précédents n’ont pas existé. Ce film n’a pas bien fonctionné au box office japonais, et on comprend pourquoi. Le studio accusera le directeur des effets spéciaux, avec qui ils ne travailleront plus jamais, mais le problème ne se trouvait pas vraiment à ce niveau. Il fallait juste un coupable pour cet échec.


Godzilla vs Megaguirus n’est ni bon, ni mauvais. C’est un produit qui aurait mérité un peu plus de travail. Et la Toho s’en rendra bien compte puisque beaucoup d’idées issues de ce film seront réutilisées deux ans plus tard.

Khaliel
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le 30 août 2025

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