Où le volage et le fidèle s'accordent dans un magnifique mouvement l'un vers l'autre

Pour mémoire :

Herbes flottantes.
Remake d'un précédent film de 1934 par Ozu lui-même. Scénario plus sombre donc, plus dramatique et centré non pas autour d'une jeune fille à marier mais d'un rapport père-fils maquillé en oncle-neveu.
Le père est le chef d'une troupe ambulante et arrivée au village, chacun essaie de se lier ici ou là. Le chef file directement voir son ancienne amante pour lui demander des nouvelles de son fils. Les soupçons de son amante actuelle, actrice membre de la troupe, sont assez vite éveillés et elle compte agir..

Remarquables scènes dans la maison de l'ancienne amante et avec son fils caché. Architecture du décor avec l'escalier et le fond ouvert sur un fermé. Scène de la pluie avec l'amante, de l'autre côté de la rue.

Là encore, la grande beauté du film est dans la minutieuse tendresse pour tous les caractères, quelles que soient leurs bassesses (plutôt celles des acteurs), sans oublier l'admiration pour cette ténacité aimante du quotidien (les sédentaires), la beauté de cette rencontre éphémère ou l'éphémère de cette belle rencontre. En un mot, l'acteur est un homme de circonstance et la mère un homme de constance. Où le volage et le fidèle s'accordent dans un magnifique mouvement l'un vers l'autre.