Avec tous les efforts du monde, impossible d’apprécier une seule séquence de ce buddy movie torché n’importe comment, écrit par un gamin de douze ans et interprété sans aucune direction d’acteurs. Hollywood Homicide raconte donc comment deux flics que tout oppose vont essayer d’élucider le meurtre de quatre rappeurs pendant que l’un d’eux tente de vendre une baraque à un propriétaire de club de rap et que l’autre répète une pièce de théâtre entre deux cours de yoga pour blondes écervelées. Sauf que y'a aussi les affaires internes qui veulent coincer le vieux flic, surtout que celui qui le traque est l’ex de sa nouvelle petite amie, qui est médium. Bref, une histoire abracadabrantesque, bordélique, jamais drôle, où ce pauvre Harrison Ford et ce cher Josh Hartnett n’arrivent jamais à exploiter leur talent comique ni à concrètement s’appareiller à l’écran.


Le film aurait largement pu être drôle s’il avait été mieux écrit, largement pu être trépidant si l’on ne se fichait pas de l’enquête au bout de vingt minutes, largement pu être dynamique si la mise en scène de Ron Shelton (Les Blancs ne savent pas sauter, Dark Blue) n’était pas aussi plan-plan et conventionnelle. Tentant constamment de proposer des séquences décalées sans succès, le long-métrage ressemble à une blague de mauvais goût dont les gags semblent être proposés au forceps : et vas-y que Harrison mange un donut pendant une scène d’amour semi-torride, et vas-y qu’un interrogatoire se transforme en pitrerie sans chute, et vas-y que Josh répète piteusement "Un Tramway nommé Désir", et vas-y que Harrison monte sur un vélo rose avec des ballons. Niveau CM2.


Le réalisateur a aussi jugé bon de placer quelques cameos aléatoires : entre Eric Idle qui traverse une pièce, Lou Diamond Phillips qui interprète un agent infiltré travesti, Andre 3000 qui a écrit un script de film, Master P qui cherche une baraque et Martin Landau qui cherche à en vendre une, on est servi. Constamment gênant, Hollywood Homicide loupe le coche à tous les étages, que ce soit dans son humour niveau CM2, son scénario inintéressant ou ses rares scènes d’action passant du comique au très sérieux (cette séquence finale aussi interminable et sanglante qu’ennuyeuse et sans panache). Une jolie erreur de parcours pas vraiment pardonnable et fortement dispensable.

Créée

le 25 juin 2020

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