Le mystère autour de la disparition de Gary Hinge aura beau avoir été élucidé, il n’aura pas permis aux autorités de confronter les coupables devant le tribunal. Le film de Dutch Marich s’achevait sur la découverte d’une tribu d’êtres difformes, évoquant les mutants irradiés de La Colline a des yeux ou bien une espèce en lien avec le Wengido, cet esprit anthropophage issue du folklore amérindien. Cette colonie d’ermites semblait réagir avec animosité au voyeurisme d’un randonneur armé d’un pistolet. La dernière partie du long-métrage filmée à la première personne servait une mise en abyme pertinente répondant au besoin compulsif de filmer.
Cette nouvelle enquête s’intéresse à la disparition de deux femmes : une étudiante vivant dans un mobile home isolé au pied du désert et une mère tombant en panne de voiture à proximité. Si les suites ont pour coutume de verser dans la surenchère et de lever le voile sur leur part de mystère, le réalisateur parvient ici à trouver le juste équilibre en composant avec une large variété de documents : des appels téléphoniques adressés au 911, des images et vidéos d’archives ainsi que la découverte de vieilles VHS détériorées.
Construit comme un faux documentaire, Horror in the High Desert 2 suit les traces balisés de son prédécesseur. Ce choix narratif visant à souligner le sensationnalisme des émissions d’investigations permet de revitaliser la mécanique d’un genre tombé depuis trop longtemps dans la facilité. Les artifices les plus communs et grossiers (jump-scare, saturation de l’image et du son) servent autant à pallier au manque de budget qu’à élaborer une mythologie crédible balayant toutes nos certitudes sur le sujet.
À cela s’ajoutent les prises de vue captées sur le vif, notamment la dashcam d’un pompier témoin de bruits et de manifestations paranormales dans un vieil entrepôt abandonné. Cette séquence terrifiante joue habillement de la peur du noir et de l’isolement, prouvant que le médium possède toujours ce ressort immersif inépuisable. Par réflexe, le manque de vision amène forcément à s’imaginer des formes tapis dans l’obscurité, conditionnées par la peur de voir une créature surgir à l’écran.
En résulte un sentiment très oppressant, renforcé par des effets sonores à base de cris et de parasites radiophoniques inquiétants. Ces éléments contribuent à façonner l’imaginaire du public et d’associer leurs présences à ces silhouettes ténébreuses disposant d’une aura plus malfaisante et mystique qu’auparavant. La fin laisse néanmoins une impression d’inachèvement, et l’on espère que les deux opus à venir viendront enfin éclairer un peu plus l’origine de ce mal, enraciné dans les collines de ce désert, que l’on ne vous conseille pas d’arpenter seul une fois la nuit tombée.
T'es nostalgique du Projet Blair Witch, t'aimais bien mater des VHS sur ta télé carrée ? Tu regrettes le numérique dégueu des années 2000 ? Tu voulais du rab de Found footage ? Eh bien rends-toi sur L’Écran Barge où tu pourras bouffer de la bande magnétique par tous les pores de ton corps jusqu'à t'en dégoûter définitivement.