Bons baisers de Slovaquie, épisode 2
Après un premier opus glissant vers la soif de vengeance, Paxton, le dernier survivant du groupe, plonge dans un cauchemar, sur un lit d'hôpital, au milieu des membres de la secte monstrueuse qui a tenté de le découper en petits morceaux. Visiblement toujours sous le choc, Paxton ne parvient pas à affronter la réalité des choses et refuse d'avouer aux parents de ses défunts amis le carnage qui s'est produit au beau milieu de leur voyage en Europe.
Ce début d'intrigue est balayé en cinq minutes à la tronçonneuse.
Paxton meurt. Ce qui pouvait être mieux exploité pour cette suite n'apparaîtra jamais.
On prend les mêmes et on recommence ! Trois jeunes Américaines (leurs noms n'ont pas d'intérêt) partent en direction de Prague pour "faire la teuf parce qu'en Europe y a encore moyen de se défoncer sans payer trop cher". Dès les premières lignes de dialogue, on s'aperçoit que le scénario va être encore plus fin qu'un tissu musculaire qui n'a jamais été utilisé. "Mes parents sont des cons", "Elle boit pas, quelle débile", "J'avais envie de le baiser, mais en fait non". Une pléthore de répliques cinglantes qui feront sans doute la légende des films gores.
Nos trois héroïnes vont rencontrer une jeune Russe qui leur proposera d'aller en Slovaquie, pour ses spas incroyables et sa population accueillante. Une fois arrivées dans le pays, des visages familiers apparaissent, comme le réceptionniste et la bande de gamins à l'affût du précieux "Dollar !". On prend les mêmes et on recommence !
N'oublions pas la fameuse secte qui va faire très rapidement monter les enchères quant à la "vente" des trois jeunes femmes pour deux Américains quadragénaires frustrés par leur vie réussie. Le message est clair : selon Roth, être riche, c'est ne plus rien ressentir de fabuleux, ce qui pousse à aller dans l'extrême. A noter également le subtil jeu d'acteur ponctué de "fuck" et de "bro" pour insister sur leur origine étasunienne.
Le film ne procure pas de grosses surprises. Les scènes de gore prêtent plus à rire qu'à l'effroi ; elles manquent parfois de burnes, à en juger certains plans cachés ou seulement suggérés par la caméra. Une incompréhension tant la scène finale dans l'abattoir de la secte est réussie.
Ainsi, Eli Roth pond un énième mélange de gore et d'humour, sans jamais savoir où poser les pieds, déroutant les fans du jet de tripes et de coulées d'hémoglobine et rendant un résultat presque copié-collé du premier Hostel.
Dans le même genre, préférez (de très loin) Toxic Avenger.