L'épisode 3 signait le début de la rébellion des districts contre le pouvoir central en général et le président Snow en particulier. Cette rébellion était menée par la présidente du district 13, Alma Coin, aidée par l'éminence grise Plutarch. Mais tout ne va pas bien dans le camp des rebelles car les autres districts ne leur sont pas forcément acquis. De plus, l'égérie de la rébellion, le geai moqueur, Katniss Everdeen semble s'interroger d'autant plus que son ami de cœur Peeta a été conditionné et manipulé par le pouvoir central au point qu'il est persona non grata chez les rebelles ou en tous cas, soulève de nombreux soupçons.
L'épisode 4 doit donc résoudre tous ces problèmes domestiques en se lançant dans la bataille pour la fin de cet odieux totalitarisme.
En effet, on y décèle un peu plus d'action. Tous les districts se rassemblent en ordre de combat (grâce à l'intervention orale de Katniss. Ouf.
Mais j'ai encore des problèmes métaphysiques sur le scénario. D'abord ce triangle amoureux Peeta/Gale/Katniss qu'il faut résoudre d'une façon ou de l'autre. Le scénariste a fait un choix que je ne critique pas sinon pour dire qu'il ne me semble pas cohérent avec le fil conducteur de la saga. Et pour tenter de justifier son choix, le scénariste charge la barque de l'un et génère un courant d'empathie pour l'autre.
Ensuite la conduite de cette rébellion qui ne semble guère coordonnée entre le commando qui avance à travers des pièges très sophistiqués mis en place à la fois par la rébellion et le pouvoir central et des attaques directes par les rebelles qui peuvent s'avérer contre-productives. Au milieu de cet étalage de haute technologie, Katniss avec son arc et ses flèches. Ceci ne me parait pas très crédible. Et la mise en scène s'intéresse finalement plus à ce que j'appellerais des détails même spectaculaires (la poursuite des mutants dans les égouts, les avalanches de liquide noir, etc ..) plutôt qu'à une vue d'ensemble. Le point intéressant qui aurait mérité d'être développé c'est la mise en perspective de l'ancien et du nouveau pouvoir. Finalement, c'est le président Snow déchu qui a le vrai mot de la fin lors de son entrevue avec Katniss dans sa roseraie.
Alors c'est vrai aussi que la mort de l'acteur Philip Seymour Hofman en plein tournage qui jouait le rôle clé de Plutarch a dû déstabiliser un peu l'organisation du tournage. Même si cela a forcé une certaine mutation du personnage de Haymitch qui a lui, au moins résolu son problème d'alcoolisme récurrent.
Si je fais le bilan de cette saga, j'ai bien apprécié les deux premiers volets et j'ai trouvé le troisième volet manquant singulièrement de punch alors que le sujet laissait penser que ... Quant à cet épisode, on y retrouve un peu de vigueur, les incertitudes sont levées, le totalitarisme semble battu en brèche. Je dis "semble" car en fait c'est l'idée qu'on peut s'en faire si on accepte d'exclure les règlements de compte personnels (ou les lynchages) peu dignes d'une évolution vers la vraie démocratie. Mais c'est une réflexion que je veux bien admettre comme hors sujet.
Lors de ma chronique du 3ème épisode, je m'interrogeais sur le public cible de cette saga. Là, j'ai ma réponse…