New York, 2035, un flic se voit chargé de l'enquête sur le suicide du Dr Janning. Spécialiste en robotique, cet homme est à l'origine des robots qui accompagnent les humains dans leurs tâches quotidiennes. Or nous sommes justement à la veille du lancement du NS5, le dernier d'USR Robotics quand le flic Spooner commence à soupconner une de ces machines virtuellement incapables de faire du tort à un humain à cause d'un verrou logique réputé inviolable : les 3 lois de la robotique. Evidemment tout n'est pas aussi simple...
Bon déjà premier coup de gueule : en l'espace de 1 minute après le générique on a le droit à 3 pubs monumentales ; JVC, Converse et Fedex, ils ont du payer cher ces quelques secondes aussi flagrantes (on trouvera Audi plus loin de façon presque anecdotique).
Sinon la réalisation est plutôt honnête et on ne s'ennuit une seconde. On évolue dans un monde plutôt crédible fidèle aux représentations actuelles du futur et visuellement on voit des ressemblances frappantes avec Minority Report et son ambiance glacée. On est plutôt loin des univers sombres et glauques qui ont révélé Proyas (The Crow ou Dark City (Dark City)). Will Smith est plutôt étonnament "en retrait" (en retrait pour Will Smith ça donne quelque chose d'assez relatif notez quand même) et je pense qu'il aurait pu plomber le film bien plus que ça. A noter que la VF est plutôt correcte.
Le docteur Susan Calvin (Bridget Moynahan qu'on n'a pas vu dans de grands numéros d'actrice auparavant) est plutôt très bien présenté, dommage qu'ils se soient sentis obligés de l'humaniser au fur et à mesure du film, on échappe de peu à la romande fleur bleue avec Spooner (Will Smith). Globalement le film ne repose pas sur ses acteurs c'est évident car aucun ne sort vraiment du lot et ils se contentent du minimum syndical pour un blockbuster estival.
L'histoire est malheureusement assez convenue avec le happy-end de rigueur et la morale bien pensante et le côté "psychologique" des intrigues et les multiples possibilités laissées par les 3 lois de la robotique sont survolées en 15 minutes puisqu'on trouve en conclusion de cette courte réflexion les résultats énoncés en toute fin de la série des Robots et Fondation, fruit de centaines d'années d'évolution. Le film se finit de telle manière qu'on ne s'attend pas fatalement à une suite et c'est pas plus mal malgré tout.
il y a évidemment de belles scènes d'action et de bravoure et dans le genre le film s'en tire plutôt bien avec des choses relativement originales et l'inévitable clin d'oeil (ou pas) à Matrix (...). les effets spéciaux sont très bien réalisés (je ne sais pas si on trouve d'ailleurs tant de films que ça avec des SFX en bois maintenant) à part peut-être sur les scènes impliquant un grand nombre de robots, certains ayant été clairement simplifiés pour alléger les calculs (et les coûts) je suppose. Il y a quand même la scène du " combat final " qui est plutôt bien filmée avec son jeu de passerelles et de plans en vol, si on la compare à son équivalent dans Van Helsing, il n'y a pas photo...
la musique est anecdotique, elle accompagne l'action sans jamais être particulièrement agréable ou l'inverse.
Maintenant, à la lumière des histoires de script écrit avant de savoir qu'ils allaient associer à Asimov permet de moins se brusquer sur les largesses et libertés prises sur l'univers de l'écrivain. ça reste somme toute assez crédible et si on ne joue pas les puristes effarouchés on passe un agréable moment dans un monde "inspiré" par les Robots. Au final 4/10, au regard de ce à quoi je m'attendais c'est cher payé mais le film remplit son contrat, faire passer 2h de détente.