Giselle,jeune femme de dessin animé,se réjouit d'épouser le prince Edward mais la reine Narissa,belle-mère du prince,craint de voir le pouvoir lui échapper à cause de ce mariage et envoie la fille dans une autre dimension,ce qui la projette dans le New York contemporain,un univers qu'elle ne connait absolument pas et auquel elle n'est pas adaptée.C'est vraiment des guignols chez Disney,arriver à faire un aussi mauvais film avec un pitch aussi bon,c'est un exploit qui fera date.Sur le papier,ça avait de la gueule.Barry Sonnenfeld,réalisateur des "Men in black" et des "Famille Addams", parmi les producteurs,Kevin Lima,qui a débuté dans l'animation mais ne signe pas ici les séquences animées,à la réalisation et Alan Menken,compositeur mythique de chez Disney,à la musique et aux chansons,on pouvait y croire.D'ailleurs ça commence bien avec justement des scènes animées reproduisant le look et la structure scénaristique des vieux Disney genre "Blanche-Neige" ou "Cendrillon".La jeune femme rêveuse et adorable,le prince remuant et un peu con,le gros type comic relief,la marâtre haineuse aux pouvoirs magiques et les gentils animaux dévoués à Giselle,tout y est.Ensuite on passe au live et à l'irruption involontaire de l'héroïne au milieu d'une Big Apple sale,bruyante et agressive,tout le contraire de son monde harmonieux et enchanté.Ce violent contraste entre un personnage surgi d'un lointain passé et un univers moderne qu'il ne peut comprendre est riche de promesses.L'idée est très bonne mais pas tout-à-fait neuve,des films comme "Hercule à New York" ou "Thor" étaient déjà passés par là,et les français l'ont fait également avec "Les visiteurs" ou "Les Rois Mages",sauf que nous sommes à l'heure du féminisme et que cette fois c'est une demoiselle qui tient le haut de l'affiche.Mais là le problème est que c'est du Disney,gage de bêtise,de mièvrerie,de guimauve écoeurante en overdose.Et l'histoire déraille très vite,Giselle étant immédiatement recueillie par Robert et sa si mignonne petite fille.On peine à croire que les avocats new-yorkais spécialisés dans le divorce soient des altruistes prêts à prendre chez eux la première venue,surtout si elle tient des propos délirants relevant en apparence de la psychiatrie lourde.A moins bien sûr que,la nana étant carrément bonnasse,il ait dans l'idée de se la faire,ce qui est effectivement le cas.Mais attention c'est inconscient,on est chez Mickey quand même,faut pas déconner avec ça.Après tout part en vrille,les autres personnages du dessin animé se pointent à NY à tour de rôle,l'âme damnée de la reine échoue à tous les coups dans ses tentatives de supprimer la gonzesse,des numéros musicaux pénibles viennent régulièrement casser le rythme,l'esprit conte de fées prédomine alors qu'il aurait justement fallu le minorer,les développements sont aussi répétitifs que prévisibles et les scènes finales versent dans le fantastique hard à grands renforts de CGI ratés.La morale,c'est qu'il faut être gai,gentil et bienveillant,comme Giselle,et que ça rend les gens autour automatiquement plus sympas,une sorte de contamination en somme.Certaines scènes font regretter que le traitement choisi sombre dans ce galimatias consensuel à gerber,comme la façon qu'ont les protagonistes médiévaux de s'adresser aux gens et les réactions de ceux-ci ou l'irruption des bestioles attirées par Giselle dans l'appartement de Robert,hélas ces moments sont trop rares pour sauver le film.Amy Adams et James Marsden sont excellents et y vont à fond dans le premier degré en voyageurs du temps s'adaptant plus ou moins bien aux moeurs actuelles.Patrick Dempsey est légèrement en retrait mais tient solidement son rôle alors que Timothy Spall,qui multiplie les déguisements,se troue total en assassin pas doué.Idina Menzel et la petite Rachel Covey sont très bien mais Susan Sarandon n'a aucun relief en grande méchante folklorique.