Au XIXème siècle, sous la Restauration, un jeune poète de province monte à Paris pour faire éditer son recueil de poésies. Sans ressource, il doit accepter un emploi de "journaliste".
Le jeune héros est, en quelque sorte, issu du métissage de deux classes sociales, aristocratique par sa mère, roturier par son père. Le scénario confronte ces deux mondes, l'ancien monde aristocratique, conservateur, qui protège ses privilèges et ses rentes, et le nouveau monde des roturiers et bourgeois pour lesquels s'ouvre un champ des possibles, par l'essor du capitalisme, et ces nouveaux journaux satiriques, les "canards", propulsés par un lectorat toujours plus étendu grâce au progrès technique de l'imprimerie. Une société du spectacle qui se développe, dans ce microcosme parisien, au sens propre avec ses actrices, ses danseuses, ses cabarets, comme au sens figuré, par la manipulation de l'opinion publique, et qui inspirera à Balzac le titre de son oeuvre: "La comédie humaine".
La réalisation prend soin du détail : la planche pour traverser la rue boueuse en descendant du carrosse pour ne pas salir ses chaussures, les factures à portée de mains du spectateur, ou l'ellipse de la soupière en gros plan qui sépare le comte et la comtesse.
La voix off, avec un texte à la limite du documentaire historique, renforce le réalisme de ce Paris tourbillonnant ou les réputations se font et se défont au jour le jour. Il fait écho à notre propre rapport à la vérité : réseaux sociaux, harcèlements, fake news et post vérité. Les stratagèmes de la rhétorique sont illustrés par le "jeu" de la critique littéraire qui argumente arbitrairement dans un sens comme dans l'autre.