Le personnage qu'incarne Clint ici est très intéressant. Il remet en perspective tous les rôles qu'il a eu par le passé en jouant un vieux cow-boy ayant délaissé les armes et changé de vie. Qui a fini de trucider tout ce qui bouge pour s'adonner à une vie plus simple. On est bien loin de ces rôles phares où il est un as de la gachette qui tue tout homme à porté de vue et même plus. Il n'est plus que l'ombre de lui même incapable de viser un objet à quelques mètres de lui. Et pourtant il va reprendre les armes de nouveau. Mais là le voyage se passera loin des scènes grandiloquantes de ses anciens westerns. Pas de musique orchestrale, de cheval galopant avec classe vers l'horizon. Non ici nous n'avons qu'un vieil homme montant avec difficulté et souffrant des changements de dame nature.
Nous avons droit à un western plus vrai, plus crade où l'honneur n'a plus sa place. Pas de duel sous le soleil au zenith ici. Tout est bon pour tuer son adversaire. Les légendes se font et se détruisent en quelques minutes où l'histoire peut être réecrite en quelques secondes. Comme les anciens faits des protagonistes qui changent d'une version à l'autre. Parfois épique, parfois crade et même drôle. Chaque balle a son importance et entraine des questions morales. À l'image de ces héros définitivement humains tiraillés par leurs méfaits.
Dans ce film le cow-boy est devenu vulnérable et terriblement humain. Les légendes sont à portée de main et peuvent être touchées du doigt ou même par une balle perdue. Le far-west est démystifié comme ses protagonistes. Le monde est définitivement impitoyable, et pour quiconque.