Leçon n°X : Pour construire un mythe, faites rayonner des icônes.

L'objectif du film est assez clair : porter un regard bienveillant sur des icônes du jeu indépendant en mettant à nu leurs motivations, leurs doutes... au final leur personnalité. La réal du documentaire a ainsi fait les choses de façon à ce que celui-ci soit très accessible, car c'est avant tout un regard humain que l'on porte envers ces créateurs dont les réactions s'avèrent parfois franchement touchantes. Il n'est donc pas vraiment question de parler de la conception des jeux en eux-même, mais plutôt de placer quatre développeurs au centre d'un récit (quasi)chronologique afin de les présenter comme des pionniers, des self made men qui ont, par la force de leur talent et de leur passion pour le jeu vidéo, réussi à accomplir un exploit créatif.

L'expérience est fort sympathique en soi... et d'autant plus si comme moi vous fûtes émus (voir influencé) par Braid ou encore (et toujours) exaltés par Super Meat Boy. Se rapprocher de ces créateurs, partager leurs craintes et leurs réussites est tout à fait agréable. Malheureusement, la finalité "documentaire" du film est discutable puisque sa valeur de témoignage est franchement biaisée par un montage très garni de prises "ambiant/poètes solitaires" et il faut s'écarter du discours mis en place par l'équipe du film pour tirer des informations sociologiques/industrielles réellement nouvelles et/ou intéressantes. En l'état, on est davantage face à un Drame alimenté par des images et un dispositif documentaire plutôt qu'un film réellement documentaire sur les jeux vidéo indépendant. Il va alimenter le mythe du jeu indé autour de ces développeurs, c'est certain, et au fond ça ne me gêne pas, mais il aurait à mon sens été intéressant (voir plus honnête) de varier les points de vue, de confronter le discours des développeurs avec celui... au hasard, de Microsoft qui détient un rôle important à de nombreux niveaux dans les jeux mis en avant par le film (distribution, production...).

Bref, je ne peux m'empêcher de trouver le film trop auto-complaisant, cela ne l'empêche pas d'avoir, malgré tout, une certaine valeur (essentiellement affective).
PekJB
7
Écrit par

Créée

le 12 juin 2012

Critique lue 1.9K fois

41 j'aime

1 commentaire

PekJB

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

41
1

D'autres avis sur Indie Game : The Movie

Indie Game : The Movie
Raoh
3

Comme une envie de vomir.

Je n'ai jamais porté cette vague "indie" dans mon cœur, trop de glorification pour des jeux "sympas" mais surestimés comme jamais et qui n'ont pas fait mieux que la plupart des jeux rétros à mon sens...

Par

le 7 juil. 2012

18 j'aime

5

Indie Game : The Movie
Florian_Bodin
1

Critique de Indie Game : The Movie par Florian Bodin

Depuis quelques années, si vous êtes amateur de jeux-vidéo, vous vous serez facilement rendu compte de la recrudescence de ce que l'on appelle les jeux indépendants. En général des jeux totalement...

le 15 juin 2012

16 j'aime

33

Indie Game : The Movie
Eter
8

A love and hate story

McMillen vous arrachera une larme, Tommy Refenes vous inquiétera, Phil Fish vous énervera, Jonathan Blow vous interrogera. Passionnés mais désabusés, les artisans se livreront et vous inviteront dans...

Par

le 12 juin 2012

15 j'aime

6

Du même critique

Grand Theft Auto V
PekJB
9

Addicted to chaos

On connaît de longue date les ingrédients de la franchise. La sauce prend encore une fois, et peut être même plus que jamais. Au delà de toutes les considérations concernant la juiciness du gameplay...

le 21 sept. 2013

57 j'aime

5

Indie Game : The Movie
PekJB
7

Leçon n°X : Pour construire un mythe, faites rayonner des icônes.

L'objectif du film est assez clair : porter un regard bienveillant sur des icônes du jeu indépendant en mettant à nu leurs motivations, leurs doutes... au final leur personnalité. La réal du...

le 12 juin 2012

41 j'aime

1

Xenogears
PekJB
9

Brouillon de légende.

Xenogears ou la cristallisation du conflit entre ludologie et narratologie. Scindé en deux Disques, l'aventure de Xenogears commence son chemin tranquillement après une introduction pourtant...

le 16 avr. 2013

34 j'aime

12