Moins de magie pour un résultat moins convaincant. Une suite très moyenne qui baisse le niveau.

3 ans après le premier opus, les producteurs ont décidé de lancer une suite à un long-métrage avec des magiciens voleurs et des spectacles impressionnants. Cependant, certains éléments changeaient déjà par rapport au premier opus et ne rassurait pas forcément. Pour commencer, au revoir Louis Leterrier et bonjours à Jon M. Chu qui prend le relais pour cet opus (oui oui, le réalisateur de Wicked qui avait également réalisé Jem et les Hologrammes l’année d’avant, de quoi rassurer un peu…). Enfin, le changement de réalisateur n’est pas forcément une mauvaise chose vu que Louis Leterrier n’avait pas une mise en scène grandiose (excepté les spectacles du précédent opus), il faut savoir donner une chance. Et donc, que vaut cette suite d’Insaisissables ? Et bien… c’est difficile à dire. En fait, il est bien moins réussi que son prédécesseur mais il maintient ses promesses par rapport à ses tours de magie qui sont toujours impressionnants même si il y en a moins. Disons que ça peut divertir pour ce que c’est malgré que ça reste moins intéressant que le premier opus et assez mitigeant.

Un an après leur disparition de la scène, nos 4 Cavaliers de la magie, Daniel, Merrith, Jack et Lula (la nouvelle) tentent de revenir avec un nouveau spectacle et une nouvelle arnaque. Manque de chance, ils se font piéger par un homme mystérieux qui veut utiliser leur talent afin de dérober une puce informatique, un coup qui va s'avérer assez compliqué.

Positif

• Daniel Atlas (Jesse Eisenberg) a un contact secret avec l’Œil et l’utilise afin de tenter de devenir le nouveau chef des Cavaliers vu qu’il en a marre de rester dans l’ombre. En même temps, après un an à faire le fantôme, on peut comprendre qu’il est envie de prendre les choses en main et de ne plus croire en Dylan.
• Dylan Rhodes (Mark Ruffalo) est un agent du FBI en infiltration qui est, en vérité, le chef des Cavaliers. Le fait qu’il ait été démasqué aux yeux du monde fait qu’il se retrouve dans la même situation que ses protégés, sans compter qu’il les a perdu et cherche à les retrouver pour les sauver. Dylan est une bonne personne dans le fond et sa motivation de les retrouver se fait réellement sentir.
• Merritt McKinney (Woody Harrelson) est un mentaliste et un hypnotiseur faisant partie des Cavaliers et dont les talents sont un peu mis en retrait à cause de son adversaire ayant les mêmes capacités que lui. Néanmoins, il reste utile à l’équipe pour ses capacités quand c’est nécessaire.
• Jack Wilder (Dave Franco) est le voleur expérimenté des Cavaliers. Tout le monde le croyait mort mais il est bien vivant. Ici, ses capacités de vol sont souvent employés à des fins intéressants en plus de son envie de savoir hypnotiser à son tour comme Merritt.
• Thaddeus Bradley (Morgan Freeman) est un prisonnier qui a été piégé par les Cavaliers par le passé. Il cherche à se venger d’eux et à mieux comprendre les agissements de Dylan envers lui, ce qui peut se comprendre. Il prend une meilleure place narrative tout en restant observateur mais apporte aussi quelques surprises intéressantes.

• Le long-métrage démarre en 1984 avec Lionel Shrike qui prépare son fameux tour en parlant à son fils avant que le drame qu’on connaît ne se produise. C’est une bonne manière de démarrer le long-métrage pour un peu plus s’intéresser à Dylan (maintenant qu’on connaît la vérité sur lui) et pour résumer les actions de nos Cavaliers du précédent opus.

• Mine de rien, la tension se fait réellement sentir dès que les Cavaliers ont été piégés. On sent réellement qu’ils affrontent une menace sur qui ils n’arrivent pas à garder un coup d’avance, surtout avec l’absence de Dylan qui lui aussi est dépassé. Enfin, on peut dire que la tension fonctionne réellement lors du premier visionnage.

• On retrouve à nouveau une certaine intrigue sur les tours de magie faits par nos Cavaliers mais également une certaine intrigue sur la manière dont les Cavaliers se sont fait piégés pour la première fois ou même de ce que veut réellement Thaddeus. En tout cas, on a une certaine intrigue qui fonctionne.

• Le jeu d’acteur est bon, quel que soit l’acteur ou l’actrice qu’on y voit, on sent qu’ils s’investissent tous véritablement dans leur personnage. Mention spéciale Lizzy Caplan qui, malgré qu’elle incarne un personnage détestable dont on reparlera, la joue superbement et prend plaisir à la jouer.

• On remarque quelques évolutions intéressantes pendant le visionnage. Que ce soit Daniel par rapport à son envie d’être à la tête des Cavaliers et qui va jouer sur son orgueil ou même de Dylan en confrontation avec Thaddeus mais qui se recherche un peu lui-même en ayant perdu l’avantage.

• La relation entre Jack et Lula n’est pas inintéressante, c’est juste regrettable que ça ne soit que pour une seule scène. Enfin, au moins ça développe un peu leur relation, même si c’est Lula qui est surtout amoureuse de lui.

• Il est vrai qu’on a de quoi être surpris par certains éléments lors du premier visionnage, surtout dans les derniers où on se demande qui a réellement l’avantage sur qui et qui se termine d’une manière inattendue.

• Le final est assez réussi. On sent que ça veut, encore, nous teaser une suite où on ignore sur quoi vont tomber nos Cavaliers mais ça conclue d’une assez bonne manière le long-métrage, surtout pour Dylan.

• Les costumes sont sympathiques. En plus de définir la personnalité et le style de chacun des Cavaliers, ce sont des bons costumes qui marche bien, même la tenue blanche d’un certain personnage.

• Heureusement qu’on retrouve les anciennes musiques du précédent opus qui sont toujours un régal auditif. En tout cas, le thème des Cavaliers est toujours présent et il est toujours aussi bon.

• Les décors sont assez jolis. Rien de grandiose à retenir mais ils semblent travaillés et nous convaincre sans trop de difficulté.

Négatif

• Parlons de Lula May (Lizzy Caplan), la nouvelle cavalière qui remplace Henley absente de cet opus. Déjà, on apprend qu’Henley a demandé une permission pour partir et que l’œil lui a dit oui, mouais. Sachant que, dans la vraie vie, Ilsa Fisher était enceinte et donc a refusé de reprendre le rôle. Apparemment, c’était trop compliqué pour les producteurs d’attendre qu’elle accouche et se remette de ses émotions afin de revenir dans cette suite mais bref. Donc, Lula est le nouveau Cavalier recruté par Dylan afin de reprendre du service. On en a déjà parlé mais on sent que Lizzy Caplan aime jouer ce rôle et s’investit avec plaisir dedans. Le souci, c’est surtout que son personnage est assez énervant. Sans rire, elle essaye toujours de faire des blagues ou des commentaires et ça ne fonctionne jamais, on a réellement du mal à s’attacher à elle malgré ses bonnes intentions. Autant vous dire que c’est assurément la plus énervante de ce long-métrage.

• Autant Walter est un antagoniste correct pour ce qu’il est quand on le découvre, sans être exceptionnel. Par contre, ce qui gâche un peu cet antagoniste, c’est la raison du pourquoi il veut utiliser les Cavaliers. Quand on sait la vérité, on est un petit peu déçu et ce malgré que ça essaye d’apporter une certaines dichotomie entre lui et Dylan. Et on ne parlera pas du frère de Merritt qui est le même mais en moins classe et plus fou (incarné par le même acteur).

• Mais qui est ce véritable antagoniste qui en veut aux Cavaliers ? C’est assez simple à deviner vu que les affiches n’ont même pas essayé de le cacher. Sérieusement, il est vrai que l’acteur qui l’incarne est exceptionnel mais vous auriez pu jouer un peu la surprise parce que là, lors de la révélation, on le savait déjà avant de voir le long-métrage. Le bon coté, c’est qu’il a de bonnes raisons d’en vouloir aux Cavaliers quand on sait ce qui s’est passé.

• Préparez-vous car les tours de magie sont assez mis de coté dans ce long-métrage. On en a toujours et c’est toujours plaisant à voir (surtout lors de leurs derniers numéros) mais on a vraiment la sensation que la dimension magique des tours est moins présente, ce qui est regrettable.

• On peut critiquer la mise en scène d’action de Louis Leterrier du précédent opus mais celui-ci s’en sort à peine mieux. Les chorégraphies ont l’air meilleures mais on a du mal à en profiter avec cette mise en scène. Après, il y a peu de scènes d’action donc ça va.

• Revenons sur un passage, le moment où Dylan veut aller cherche son père dans l’eau. Il y a un quelque chose qui fait que l’image a du mal à nous convaincre. C’est tout bête dit comme ça mais c’est réellement la sensation que ça fait quand on voit ce passage.

• Autant les anciennes musiques sont toujours sympathiques (surtout le thème des Cavaliers), autant les nouvelles semblent être oubliables. Vraiment, aucun nouveau morceau ne reste dans la tête et ça nous ferait presque sortir du long-métrage.

• Les tentatives d’humour sont surtout liées à Lula qui tente souvent de détendre l’atmosphère mais ça ne marche jamais. Aucune des blagues ne donne réellement envie de rire ici, c’était dispensable.

• Ils auraient pu supprimer quelques moments un peu inutiles comme Lula qui parle aux autres dans l’ascenseur d’on-ne-sait-quoi pour détendre l’atmosphère.

• Malgré que ça tente d’approfondir un peu plus Dylan, ce long-métrage manque cruellement d’émotion. C’est bien essayé mais il n’y a pas de réelle émotion à retenir ici.

Au final, Insaisissables 2 est une suite qui a du mal à rattraper le niveau de son prédécesseur. Malgré une meilleure tension et une mise en scène d’action un poil plus recherché, il laissera peu de souvenirs aux spectateurs. On a des personnages sympathiques, une véritable tension qui s’installe pour les Cavaliers, des décors de bonne qualité et des tours de magie efficaces (même si on en a peu). Toutefois, ça ne nous fait oublier Lula qui est un peu énervante, la mise en scène qui a encore du mal malgré qu’on ait changé de réalisateur, des antagonistes secondaires un peu décevants sur leurs motivations et des tentatives d’humour à oublier. Bref, un bilan assez mitigé qui, quand il nous montre la magie, arrive à reprendre l’attention du spectateur mais, en dehors de ça, peine à nous garder admiratif pendant tout le visionnage. Enfin, ça reste une proposition honnête qui pourra plaire à certains malgré l'absence de magie.