nov 2010:

J'ai souvent des mots peu amènes à l'égard des films de Claude Zidi. Dernièrement encore, revoir "Les sous-doués" et "Banzaï" ne m'a pas porté à améliorer l'image que je me fais du réalisateur. Aussi, prendre un vrai plaisir à la revoyure de cet "Inspecteur la bavure" constitue une petite surprise personnelle tout de même! Pour une fois, j'ai trouvé la mécanique du film plutôt bien huilée. L'histoire tient bien la route. C'est bien écrit. Il y a un bon équilibre dans les temps forts et morts. Le rythme et l'enchainement des situations sont bien maitrisés. Tout cela donne un divertissement efficace, une comédie joyeuse, drôle, bref agréable en un mot. De plus, le duo Coluche / Gérard Depardieu fonctionne très bien. L'osmose se fait tout naturellement.

J'ai bien aimé comment Zidi filme la petite vie de quartier parisienne, cette espèce de convivialité flonfonesque et pépère de la partie de pétanque par exemple, les bruits de bistrots, le petit Sancerre qu'on partage, l'accordéon qui fait danser l'atmosphère, les voitures qui ont disparu de nos jours, comme la Dauphine que conduit Coluche. Il se dégage de cette panoplie un parfum de France passée, celles des années 1970-80 quand les types portaient des bérets, quand on poinçonnait son tiercé, on utilisait des cabines téléphoniques et la cibi, on prenait des photos argentiques, etc. Bref, le temps passe et le film prend de la bouteille.

Pourtant Coluche incarne une grande liberté dans l'expression, l'attitude, avec une aisance et un naturel désarmants. Toujours jeune et contemporain.
Gérard Depardieu fait son Gégé, comme Belmondo faisait son Bébel : grands gestes, grand bruit, rires de singe, pourtant il maitrise, son personnage comme ses outrances, sa diction, sa caricature. Il est encore jeune et fringant. Les deux le sont et film récolte les fruits de cette collaboration qu'on sent enjouée.

Bonhomme, guilleret malgré deux meurtres sordides, le film reste une comédie policière dynamique et décontractée. Et puis c'est toujours pour moi un plaisir de retrouver Francois Perrot, Hubert Deschamps ou Julien Guiomar (pour celui-là, un cierge brûle en permanence dans mon coeur), un trio de secondaires majeurs.
Alligator
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le 15 avr. 2013

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