Le cinéma français, ou comment illustrer l'adage « l'exception qui confirme la règle ». La règle ? Tout le monde la connait « le cinéma français, c'est de la merde ». Et les exceptions ? The Artist, A bout portant, Intouchables. Quand on voit ce qui nous attend, c'est un peu pareil... Peu de choses retiendront notre attention : Cloclo bien sûr, et peut être le Marsupilami (enfin surtout visuellement). Le reste nous donne principalement envie de prendre une corde (et là on pense à Il était une fois une fois ou Le prénom). La vraie question était donc de savoir dans quelle catégorie , la règle ou l'exception, se situait JC comme Jésus Christ. Les Beaux Gosses avait, en 2009, révélé Vincent Lacoste au grand public et à peu près à tout le monde, puisque c'était son premier rôle, à grand coup de répliques boutonneuses et se plaçait dans la catégorie « exception ». C'était donc en toute logique qu'on l'attendait dans un film où il ne jouerait pas un second rôle. C'est le belge Jonathan Zaccaï qui lui a donc offert cette chanson avec JC comme Jésus Christ. Si ce nom ne vous dit probablement rien, c'est parce que c'est le premier long du monsieur. Vous avez cependant pu le voir dans Quartier Lointain ou L'Age de raison. Ici, le réalisateur-acteur-scénariste décide de mettre en scène Vincent Lacoste en complète antithèse de Hervé. Cette fois-ci, pas d'ado loser en pleine crise (quoique). Non, Jean-Christophe Kern, alias JC, est un garçon à qui tout réussit. Une palme d'or et un César en poche, il n'a que 16 ans et est déjà un cinéaste à succès et de talent. Une équipe de journaliste a décidé de réaliser un reportage sur ce phénomène (incarné donc par Lacoste, vous l'avez compris), et pendant 1h15, nous les suivons. Sur le papier donc, du moins pas en profondeur, la chose tend à se diriger vers la catégorie « exception ». Pourtant c'est très loin d'être le cas.

En effet, JC comme Jésus Christ peine à peu près dans tout. De par ce prétexte absolument insupportable de « faux documentaire », Zaccaï fait le minimum syndicale en essayant quelques effets de style impossible avec une seule caméra et dans un documentaire (champs/contre champs). Cet hybride s'avère en réalité insupportable puisque n'assume pas totalement son statut et a tendance à prendre le spectateur pour un demeuré. Le tout n'est pas aidé par une photographie immonde. La faute à un tournage en deux semaines et un montage en un mois? Peut être, mais ça n'en reste pas moins excusable. Et si ce n'était que cela. En effet, s'enfonçant un peu plus dans la médiocrité, les acteurs ne sont là que pour faire de la figuration. En plus d'avoir des personnages sans aucun intérêt, Aura Atika est inexistante et Elsa Zylberstein surjoue. Et si ce n'était que cela. Car parfois, il arrive que certains films reposent sur leur acteur principal. La nonchalance naturelle de Vincent Lacoste, ajoutée à celle complètement fausse de son jeu d'acteur et l'air petit-bourge-du-16 du personnage rend non seulement le protagoniste exécrable mais en plus, on a l'impression qu'il n'en a rien à foutre d'être ici. Cette non implication des acteurs entraîne, à fortiori, une non implication du spectateur qui, même avec 1h15 de film, regarde sa montre toutes les 5 minutes.

Pourtant, on s'attend sans arrêt à ce que le récit décolle. En effet, dans la bande annonce, on pouvait voir une déconnade jusqu'au boutiste, à coup de scintillement pendant les clins d'oeil et j'en passe. Ces effets sont passés à la trappe, et la réalisation mollassonne ne dessert pas le scénario qui avait des bribes de quelque chose de déjanté. Des bribes parce que même si parfois on se prend la tête dans les mains, on rigole à deux reprises. Les deux moments où l'histoire entre dans le trash et franchi la limite de l'acceptable. En effet, le prochain long métrage de JC est une comédie musicale sur... Marc Dutroux. Et on ne peut qu'être hilare quand on voit Gilles Lellouche arriver et dire qu'il est le Dutroux parfait, qu'il veut ce rôle et qu'il adore les enfants. La deuxième fois tourne autour du même sujet et du casting autour des jeunes filles. Pour le reste, à part un moment qui ne fera rire que les belges, et bien on s'emmerde, puisqu'on nous ne raconte rien. Il aurait peut être été plus judicieux de se focaliser sur une partie de la vie de JC, puisque cette année (et on nous vend le film comme tel), il passe son bac. Or cela ne fera l'objet que d'une scène.
Comme la majorité de ses comparses, JC comme Jésus Christ ira dans l'immense sac de « règles » du cinéma français tant il n'y a rien à sauver dans cette purge. Pas même Vincent Lacoste, qu'on espère un peu plus en forme dans Astérix.
AlexLoos
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le 8 févr. 2012

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